L’année de l’Algérie : c’est parti !


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A partir du 1er novembre 2002 et jusqu’à novembre 2003, la France accueillera de Marseille à Lille et de Brest à Strasbourg une  » saison culturelle  » exceptionnelle, baptisée  » Djazaïr, une année de l’Algérie en France « , qui mobilisera l’ensemble des acteurs culturels : musées, théâtres, cinémas, universités, médias…

Le projet, décidé lors de la visite officielle historique du Chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, à Paris en juin 2000, n’a vraiment été préparé qu’à partir de l’année 2001, au cours de laquelle les réunions du Comité mixte d’organisation franco-algérien se sont multipliées, à Paris et à Alger. Sous la présidence, en France, d’Hervé Bourges, ancien président de RFI, TF1, France 2 et France 3, président du CSA jusqu’à janvier 2001, et en Algérie, d’Hocine Snoussi, ancien Colonel de l’Armée de l’Air algérienne qui avait réussi une reconversion spectaculaire dans la communication et la culture en dirigeant l’Office Riadh El Feth (OREF) – grand complexe commercial et culturel construit à Alger. Indépendant et entier, Hocine Snoussi a accompagné les débuts des artistes de la nouvelle génération de la chanson algérienne… Et c’est notamment pour cette expérience couronnée de succès qu’il a été choisi.

Ouvrir des lieux d’accueil

Au fil des mois, les projets se sont multipliés, dans toutes les grandes villes de France, émanant des plus grandes institutions culturelles – la Comédie française, l’Institut du Monde Arabe, le Louvre, le Grand-Palais – comme d’associations de quartier ou de théâtres municipaux… Du côté algérien, l’action engagée consista à remobiliser un tissu culturel délaissé pendant les années noires du terrorisme islamique, à relancer une production cinématographique, une programmation théâtrale, à renouer les liens entre les artistes… De part et d’autre, des fonds importants ont ainsi été prévus pour donner un ballon d’oxygène à la création contemporaine algérienne, et lui ouvrir des lieux d’accueil démultipliés en France.

Le départ, pour raisons personnelles, du premier commissaire général français, Dominique Wallon, avait suscité à l’automne 2001 quelques interrogations : la volonté des deux pays d’organiser toutes ces manifestations culturelles n’était-elle pas sur le point de se démentir ? Allait-on compter  » Djazaïr, Une année de l’Algérie en France  » parmi les victimes collatérales des attentats du 11 septembre ?

Le Comité mixte d’organisation réuni à Paris le 24 janvier dernier a permis de mettre un terme aux spéculations : déjà 122 projets validés, dont certains revêtent une importance profondément symbolique, comme l’entrée de KatebYacine au répertoire de la Comédie française… Une délégation importante de metteurs en scène et de directeurs de théâtres de l’Hexagone va d’ailleurs se rendre prochainement en Algérie pour sélectionner d’autres pièces d’auteurs contemporains qui seront montées en France pour la prochaine saison.

Mettre en valeur les richesses patrimoniales

L’ensemble des projets proposés sont étudiés conjointement par le Commissariat algérien et le Commissariat français, et sont présentés à l’ensemble des participants par Françoise Allaire, qui a succédé à Dominique Wallon, et par Mustapha Orif, Commissaire général délégué pour la partie algérienne. Temps forts musicaux, implication des grands médias (France Télévision et Radio France ont d’ores et déjà donné leur accord pour être partenaires de l’événement), grands projets de mise en valeur du patrimoine algérien… Commentaire vainqueur et heureux d’Hervé Bourges à la sortie d’un Comité mixte, qui a pris des allures de marathon au fil de l’examen de tous les projets :  » ça y est, l’Année de l’Algérie est sur les rails. »

L’ampleur des manifestations prévues ne laisse en effet plus de place aux atermoiements ni au scepticisme : si l’on additionne les budgets engagés par toutes les collectivités ou institutions concernées, les sommes mobilisées dépassent les 25 millions d’euros. Site Internet en construction, première conférence de presse d’annonce en cours d’organisation, voyages de presse programmés, déplacements d’acteurs culturels, l’Association française d’Action Artistique a d’ores et déjà engagé plus d’un demi million d’euros dans la seule communication…

Mot d’ordre affiché par le Comité mixte :  » mettre en valeur les richesses patrimoniales, la pluralité et la dynamique d’expression des jeunes talents algériens « , pour dessiner  » un espace où chacun trouvera l’Algérie qu’il aime « . Prochain rendez-vous : Alger 2002, pour un premier tableau complet de la programmation…

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