
L’ancien chef d’État nigérian a réuni le 16 octobre 2025 dans la capitale américaine des dirigeants africains et des responsables d’institutions financières pour repenser le modèle de développement du continent. Au cœur des discussions : la nécessité de remplacer l’aide traditionnelle par le commerce et l’investissement, avec notamment le soutien d’Afreximbank qui a mobilisé plus de 22 milliards de dollars en 2024.
À l’initiative de l’ancien président Olusegun Obasanjo, des dirigeants africains et des responsables d’institutions financières se sont réunis à Washington, la capitale des États-Unis, avec pour objectif de débattre sur les financements innovants pour le développement du continent africain.
Un appel à rompre avec la dépendance à l’aide extérieure
L’ancien président, en prenant la parole pour expliquer la raison de cette rencontre, a souligné que le développement de l’Afrique a longtemps été freiné par sa dépendance à l’aide et aux emprunts extérieurs. C’est pourquoi il a déclaré devant ses invités : « Nous ne pouvons plus dépendre de l’aide, nous allons parler de commerce au lieu d’aide, nous devons désormais accorder une grande importance à l’investissement et au commerce. Nous ne développerons pas l’Afrique en empruntant de l’argent pour les dépenses courantes, nous développerons l’Afrique grâce à l’investissement dans tous les domaines de notre développement. »
Pour étayer cette déclaration et cette initiative, il a rappelé les 61 milliards de dollars d’aide publique au développement reçus en 2023 par le continent africain, un montant qui reste insuffisant face aux besoins réels du continent.
Le rôle clé des institutions financières panafricaines

Olusegun Obasanjo a également rappelé l’importance pour les banques de développement et le secteur privé de faciliter la mise en place d’infrastructures pouvant favoriser le commerce. Pour illustrer sa pensée, il a mis en lumière le rôle joué par Afreximbank, qu’il considère comme essentiel pour transformer les opportunités africaines en véritables projets de développement.
En effet, la banque panafricaine a approuvé 22 milliards de dollars US, décaissé 18,7 milliards de dollars US et déclaré un bénéfice net de 973,5 millions de dollars US rien qu’en 2024. Ces chiffres démontrent son impact croissant sur le déficit de financement annuel estimé à 800 milliards de dollars US en Afrique.
Vers une transformation autofinancée de l’Afrique
Tout au long des échanges, le président Obasanjo a tenu à démontrer que le continent africain peut financer sa propre transformation en convertissant l’ambition stratégique en résultats de développement tangibles. Cette transformation passerait par :
- La structuration du financement du commerce africain
- Le soutien au développement des chaînes de valeur
- L’investissement dans des initiatives régionales telles que le Système Panafricain de Paiement et de Règlement (PAPSS)
- Le renforcement de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF)
Ces mécanismes représentent, selon l’ancien président nigérian, les véritables leviers qui permettront à l’Afrique de prendre en main son destin économique et de réduire progressivement sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur.