L’ANC perd la majorité : La fin d’une ère en Afrique du Sud


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Drapeau de l'Afrique du Sud
Drapeau de l'Afrique du Sud

Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis l’élection historique de Nelson Mandela en 1994, a perdu sa majorité absolue lors des récentes élections législatives en Afrique du Sud.

Pendant plus de trois décennies, l’ANC a dominé la scène politique sud-africaine, remportant chaque élection nationale avec une large majorité. Cependant, les résultats officiels annoncés le 2 juin 2024 marquent un tournant historique.

Des résultats qui réorganisent le paysage politique

Selon les résultats, l’ANC a obtenu 159 sièges sur 400 à l’Assemblée nationale, soit 40,2 % des voix exprimées. Cette perte significative oblige le parti à former un gouvernement de coalition pour la première fois depuis l’avènement de la démocratie en Afrique du Sud. La plus grande formation d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), a recueilli près de 22 % des voix, obtenant ainsi 87 députés. Le parti uMkhonto weSizwe (MK) de l’ex-président Jacob Zuma, un nouveau venu sur la scène politique, a réalisé une performance notable avec 14,6 % des voix, tandis que les Combattants pour la liberté économique (EFF) ont recueilli 9,5 % des voix. 

Réactions et contestations

Les résultats ont été accueillis avec une mixture de satisfaction et de contestation. Le président Cyril Ramaphosa a salué cette « victoire pour la démocratie », qualifiant les élections de « libres, équitables, crédibles et pacifiques ». Cependant, certains candidats, dont Jacob Zuma, ont contesté les résultats, dénonçant des irrégularités dans le décompte des suffrages. Zuma, qui a boycotté la cérémonie officielle de la commission électorale, a prévenu que la déclaration des résultats provoquerait des réactions violentes. Il a rappelé les troubles de 2021 suite à son incarcération qui avaient fait plus de 350 morts.

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Défis et opportunités

Pour le président Cyril Ramaphosa et l’ANC, ce revers électoral représente à la fois un défi et une opportunité. Le défi consiste à rétablir la confiance du public en abordant les problèmes pressants tels que le chômage, les inégalités économiques et la corruption. En même temps, la nécessité de former une coalition pourrait offrir une opportunité de renouvellement et de réforme, en collaborant avec d’autres partis pour répondre plus efficacement aux besoins des citoyens.

L’avenir politique de l’Afrique du Sud s’annonce incertain mais potentiellement revitalisé. La perte de la majorité absolue de l’ANC marque la fin d’une époque et le début d’un nouveau chapitre dans l’histoire démocratique de l’Afrique du Sud. Ce tournant historique pourrait bien redéfinir le paysage politique du pays pour les années à venir.

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