
Une fuite de documents russes confirme ce qui n’était jusqu’alors que rumeurs : l’Algérie s’apprête à devenir le premier pays au monde à acquérir le chasseur furtif de cinquième génération Su-57E. Selon les informations divulguées en octobre 2025 par le collectif Black Mirror, Alger aurait commandé 12 appareils de ce fleuron technologique russe. Un coup stratégique majeur qui propulse l’armée de l’air algérienne au rang des forces aériennes les plus avancées de la planète et redéfinit les équilibres de puissance dans toute la région.
Les spéculations qui circulaient depuis 2019 viennent de trouver leur confirmation dans une source inattendue. Des documents internes au conglomérat russe Rostec, divulgués en octobre 2025 par le collectif de hackers Black Mirror, révèlent qu’un contrat d’exportation du Su-57E a bien été conclu avec l’Algérie, identifiée dans les fichiers sous le code « 012 ».
Cette fuite documentaire apporte des précisions capitales : l’Algérie aurait commandé 12 exemplaires du chasseur furtif Su-57E, faisant d’elle le tout premier client export de cet appareil de cinquième génération. Les documents révèlent également les calendriers de livraison et les spécifications techniques des appareils destinés à Alger.
Cette acquisition est un coup de maitre dans la modernisation des forces armées algériennes et va positionner immédiatement le pays parmi les rares nations au monde à opérer des chasseurs furtifs de dernière génération.
L’Algérie, pionnière africaine et arabe
En devenant le premier acquéreur export du Su-57E, l’Algérie s’affirme comme pionnière non seulement en Afrique, mais dans tout le monde arabe. Aucun pays de ces deux régions ne disposera d’une technologie aéronautique aussi avancée dans un avenir proche.
Ce statut de premier client témoigne de la confiance que la Russie accorde à l’Algérie. Choisir l’Algérie pour le lancement export du Su-57E n’est pas anodin : cela reconnaît implicitement le professionnalisme des forces aériennes algériennes, leur capacité opérationnelle éprouvée, et la solidité du partenariat stratégique russo-algérien forgé depuis des décennies.
L’Algérie rejoint ainsi un cercle extrêmement restreint de nations disposant ou ayant accès à des chasseurs de cinquième génération, aux côtés des États-Unis, de la Chine, et de quelques alliés privilégiés de ces puissances.
Le Su-57E : Une technologie de rupture
Le Sukhoi Su-57 représente le summum de l’ingénierie aéronautique russe et l’aboutissement de décennies de recherche. Cet appareil de cinquième génération combine des caractéristiques qui le placent au niveau des chasseurs les plus avancés au monde.
Sa conception furtive, optimisée pour réduire drastiquement sa signature radar, lui permet de pénétrer des espaces aériens contestés tout en restant difficilement détectable. Vu de face, le Su-57E présente une furtivité comparable à celle d’appareils occidentaux réputés, constituant un avantage tactique considérable dans les scénarios de combat moderne.
Équipé de moteurs de nouvelle génération offrant une poussée vectorielle tridimensionnelle, le Su-57E excelle en termes de vitesse (Mach 2,42), de maniabilité exceptionnelle et de capacité à opérer à très haute altitude (jusqu’à 19 000 mètres). Son rayon d’action, compris entre 2 150 et 3 500 kilomètres selon la configuration, lui confère une autonomie stratégique remarquable.
Ses quatre baies d’armement internes peuvent accueillir une panoplie diversifiée d’armements de pointe, notamment des missiles air-air à longue portée K-77M dépassant significativement la portée des missiles occidentaux standards, ainsi que des munitions guidées de précision, tout en préservant son profil furtif.
Les systèmes avioniques ultra-modernes du Su-57E intègrent cinq radars AESA (à balayage électronique actif) offrant une couverture à 270 degrés autour de l’appareil, des capteurs multispectraux, et des capacités de guerre électronique sophistiquées. Cette combinaison permet d’assurer simultanément des missions de supériorité aérienne, d’attaque au sol et de reconnaissance stratégique.
Un déploiement progressif et maîtrisé
Selon les documents divulgués, les composants et systèmes destinés aux Su-57E algériens seraient fournis avec des premières livraisons attendues dès la fin 2025. Des pilotes algériens suivent déjà une formation intensive en Russie pour maîtriser cet appareil de haute technologie. Cette préparation minutieuse garantit que les forces aériennes algériennes seront immédiatement opérationnelles dès la réception des premiers appareils, maximisant ainsi le retour sur investissement.
L’intégration du Su-57E vient compléter intelligemment la flotte algérienne existante, composée notamment de MiG-29M2/S, de Su-30MKA et potentiellement de Su-34 d’attaque (14 exemplaires également mentionnés dans les fuites). Cette diversification crée une force aérienne multicouche, capable de répondre à tous les scénarios de défense aérienne et de projection de puissance.
Avec une portée opérationnelle étendue et des capacités tout-temps, le Su-57E renforce considérablement la capacité de l’Algérie à assurer la défense de son vaste territoire, le plus étendu d’Afrique et du monde arabe avec 2,38 millions de km². Cette acquisition consolide également la posture de dissuasion algérienne et sa capacité à préserver sa souveraineté dans un environnement régional complexe.
L’intégration du Su-57E avec les systèmes de défense antiaérienne déjà déployés, notamment les batteries S-400, créera une bulle de défense aérienne intégrée d’une efficacité redoutable, couvrant l’ensemble du territoire national et même au-delà.
Un rapport coût-efficacité remarquable
Avec un coût unitaire estimé à environ 50 millions de dollars, le Su-57E offre un rapport qualité-prix exceptionnel par rapport aux chasseurs occidentaux de génération équivalente, dont les prix peuvent facilement dépasser les 100 millions de dollars par appareil.
Le contrat global, qui pourrait avoisiner le milliard de dollars pour les 12 appareils, inclut non seulement les chasseurs mais également la formation complète des pilotes et techniciens, le soutien logistique, les pièces de rechange et l’infrastructure nécessaire, garantissant une autonomie opérationnelle durable.
Cette acquisition illustre la politique de défense indépendante de l’Algérie, qui privilégie ses intérêts nationaux sans alignement automatique sur un bloc particulier. En diversifiant ses sources d’approvisionnement militaire et en maintenant des relations équilibrées avec différents partenaires, l’Algérie préserve jalousement sa liberté d’action diplomatique.
Un facteur d’équilibre et de stabilité régionale
En renforçant significativement ses capacités de défense aérienne, l’Algérie contribue à la stabilité régionale par un effet de dissuasion crédible. Une force aérienne moderne et puissante constitue un facteur d’équilibre qui décourage les aventures militaires et favorise le règlement pacifique des différends.
L’Algérie a toujours privilégié les solutions diplomatiques et le dialogue dans la gestion des crises régionales, que ce soit au Sahel, en Libye ou ailleurs en Afrique. Cette nouvelle capacité militaire vient soutenir cette approche en renforçant la crédibilité et l’influence d’Alger comme acteur majeur de la paix et de la sécurité en Afrique du Nord et dans toute la région sahélo-saharienne.
Dans un contexte régional marqué par la course aux armements, avec les acquisitions de F-16 par le Maroc voisin et l’intérêt manifesté pour les F-35 par plusieurs pays, le Su-57E algérien maintient l’Algérie à la pointe technologique.
Un signal fort dans un monde en mutation
Cette acquisition intervient à un moment charnière des relations internationales. Les documents divulgués révèlent que la commande a été rendue possible par l’assouplissement des sanctions américaines CAATSA à l’encontre de la Russie, survenu après l’élection présidentielle américaine de novembre 2024 de Trump.
Ce contexte géopolitique complexe souligne la capacité de l’Algérie à naviguer dans les eaux troubles de la diplomatie internationale, en saisissant les opportunités qui se présentent pour renforcer ses capacités de défense tout en préservant ses intérêts nationaux.
L’Algérie démontre ainsi qu’une politique de défense souveraine, fondée sur des choix stratégiques réfléchis et une diversification des partenariats, reste possible même dans un monde de plus en plus polarisé.
Cette révélation, bien qu’issue d’une fuite, confirme ce que beaucoup soupçonnaient : l’Algérie poursuit méthodiquement sa montée en puissance militaire, avec pragmatisme et détermination, consolidant ainsi son statut de leader régional.