Kabund, le troisième « K » de Tshisekedi après Kabila et Kamerhe


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Félix Tshisekedi, Président de la RDC
Le Président de la RDC, Félix Tshisekedi

L’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo, Jean-Marc Kabund, est la troisième personnalité de rang victime de « trahison » de la part de Félix Tshisekedi, après Joseph Kabila et Vital Kamerhe.

La question de savoir s’il est prudent de nouer des alliances avec Félix Tshisekedi s’est toujours posée avec acuité. Laquelle alliance est surtout présentée comme comportant des dangers. Si ce n’est pas la mise à l’étroit, comme ce fut le cas avec l’ancien Président Joseph Kabila, les conséquences peuvent être beaucoup plus lourdes, pouvant mener à la case prison, exemple de l’ancien directeur de Cabinet de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, où à l’humiliation, comme Jean-Marc Kabund, ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale congolaise, jeté comme de vielles chaussettes par le parti, l’UDPS, dont il a pourtant été l’un des grands artisans.

Félix Tshisekedi est arrivé au pouvoir en République Démocratique du Congo, grâce à la complicité de l’ex-dirigeant, Joseph Kabila. Ce dernier, dos au mur, devant céder son fauteuil et voulant barrer la route à celui qui apparaissait logiquement comme son successeur, Martin Fayulu, a préféré tracer un boulevard à cet outsider qu’était le fils d’Etienne Tshisekedi. Il a en effet été évoqué un deal entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila. Sauf que ce dernier sera entraîné vers un bras de fer qu’il perdra face au puissant parti au pouvoir qui l’a écrasé comme un cafard. Kabila n’est pas le seul « K », pardon le seul cas dont s’est chargé Félix Tshisekedi et ses nouveaux alliés.

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En effet, Vital Kamerhe, ancien directeur de Cabinet de Felix Tshisekedi, entre 2019 et 2020, a aussi fait les frais de l’appétit du pouvoir du dirigeant. Incarcéré depuis avril 2020, cet ancien allié qui a été bénéficiaire d’une liberté provisoire accordée le 6 décembre dernier, par la Cour de cassation, a été écarté de la vie politique de son pays. Celui qui était censé remplacer Félix Tshisekedi à la fin de son mandat unique comme promis, en 2023, a été condamné, le 20 juin 2020, en première instance, à 20 ans de prison ferme dans l’affaire des travaux des 100 jours. Vital Kamerhe est en effet accusé d’avoir détourné environ 50 millions de dollars.

Des accusations cousues de fil blanc, selon les partisans du patron du parti UNC. En tous les cas, l’homme est aujourd’hui libre. Même de poursuivre la politique ? Rien n’est moins sûr. L’on sait toutefois que depuis sa mise en liberté provisoire, il ne s’est jamais prononcé sur la politique de son pays, jusqu’à son évacuation, lundi 3 janvier, en Europe pour des soins médicaux. Vital Kamerhe serait très malade. Mais, de prime abord, s’agissant de son cas, Félix Tshisekedi est accusé d’avoir trahi un compagnon des premières heures de luttes.

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Alors que l’affaire de la trahison par le président de la République Démocratique du Congo ne s’est pas toujours tassée, s’agissant de Joseph Kabila et Vital Kamerhe, voilà qu’un autre « K » voie le jour. Un troisième cas, si on peut ainsi dire les choses, après Joseph Kabila et Vital Kamerhe. Il s’agit de Jean-Marc Kabund, ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale congolaise, qui, en plus d’être éjecté du perchoir, a été radié du parti présidentiel, l’UDPS. Dire qu’il n’est pas n’importe qui dans cette formation politique mise sur pied par feu Etienne Tshisekedi.

Il est en effet attribué à Jean-Marc Kabund d’avoir pesé de tout son poids pour faire accéder Félix Tshisekedi, alors secrétaire général adjoint de l’UDPS, à la tête du parti, en mars 2018, un an après la mort d’Etienne Tshisekedi, conformément au respect de la volonté de son défunt père et fondateur du parti politique. Par ailleurs, Jean-Marc Kabund ferait partie de ceux qui ont fourni à Félix Tshisekedi les arguments nécessaires et solides pour dénoncer l’accord de Genève qui désignait Martin Fayulu comme candidat unique de l’opposition.

Aujourd’hui, si Tshisekedi est Président de la RDC, c’est en très grande partie grâce à Jean-Marc Kabund qui, contre toute attente, a été envoyé à la guillotine par le chef de l’Etat et patron de l’UDPS, qui est désormais son ancien allié. Toute chose qui renvoie aux liens actuels entre le Président de ce pays d’Afrique Centrale et ceux qui l’ont aidé à accéder à la magistrature suprême. Nous voulons rappeler les deux autres « K » : Joseph Kabila et Vital Kamerhe.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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