Jean-Pierre Bemba demande une remise en liberté


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Le sénateur et ancien vice-président congolais, Jean-Pierre Bemba, arrêté samedi en Belgique à la demande de la Cour pénale internationale a comparu mercredi devant les juges de la Chambre du Conseil de Bruxelles. Ils doivent décider de son maintien ou non en prison avant son transfert à La Haye aux Pays-Bas, au siège de la CPI pour son procès.

Au cours de son audition, Jean-Pierre Bemba a demandé à être remis en liberté et à comparaître en tant que prévenu libre, s’engageant de coopérer avec la justice. Les juges ont mis la décision en délibéré.

Selon un porte-parole du tribunal, Jean-Pierre Bemba ne sera pas mis en liberté parce que les services de renseignements belges détiennent des informations selon lesquelles le leader du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), en venant à Bruxelles après avoir quitté Faro au Portugal, avait l’intention de regagner son pays.

Ayant eu vent de ces informations, la CPI a précipité son arrestation, craignant qu’au Congo, l’ancien chef rebelle ne se rende dans une zone qui n’est pas sous contrôle du gouvernement de Kinshasa, ce qui rendrait son arrestation impossible.

Ce cas de figure est celui qui se présente depuis des années pour l’officier félon tutsi congolais, Laurent Nkundabatware, chef rebelle du Congres national pour la défense du peuple (CNDP), qui contrôle une zone importante du Nord-Kivu, défiant les troupes gouvernementales congolaises qui n’arrivent pas à le capturer pour le livrer à la CPI qui a pourtant lancé un mandat d’arrêt international à son encontre.

Bemba innocent ?

A Bruxelles, les militants du MLC clament l’innocence de leur leader qui, soutiennent-ils, n’a jamais séjourné en Centrafrique, pays qui l’accuse d’avoir commis des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre. Jean-Pierre Bemba avait mis ses troupes à la disposition de Ange- Félix Patassé, à l’époque président de la RCA, confronté à une puissante rébellion menée par le général François Bozizé, qui se proclamera président après la victoire des ses troupes.

C’est au cours de cette guerre que les combattants du MLC, obéissant aux ordres de Ange-Félix Patassé, s’étaient livrés à des massacres de populations civiles, pratiqué des crimes sexuels, et des actes de cannibalisme, dont est accusé Jean- Pierre Bemba.

Les militants du MLC craignent que la Belgique ne livre Jean- Pierre Bemba à la CPI, pour donner satisfaction au président Joseph Kabila, très fâché à cause des déclarations du ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht.

Dans les milieux politiques belge, on ne cache pas la peur que, en colère, les partisans de Jean-Pierre Bemba, s’attaquent aux quelques 4.500 Belges expatriés, installés en RD Congo.

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