Ibrahim Traoré : « Le terrorisme au Sahel est nourri par les impérialistes »


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Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso
Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso

Ibrahim Traoré, Président du Burkina Faso, accuse les puissances impérialistes de soutenir les groupes terroristes pour maintenir leur influence en Afrique. Il dénonce les propos du général américain Michael Langley sur l’exploitation des ressources minières du Burkina Faso, exigeant des excuses publiques. Dans un contexte de tensions croissantes, Traoré affirme que son pays est déterminé à vaincre le terrorisme, malgré les ingérences étrangères qu’il qualifie de néocoloniales.

Le Président burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a lancé de lourdes accusations contre les puissances impérialistes, qu’il accuse de soutenir activement les groupes terroristes opérant dans la région. Dans un entretien accordé au média russe Sputnik et diffusé sur les ondes de la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB), ce lundi soir, le chef de l’État a affirmé que les ennemis auxquels fait face le Burkina Faso ne sont pas seulement des terroristes isolés, mais des forces armées et soutenues par des intérêts étrangers.

« Nous sommes dans une phase assez particulière de la lutte contre le terrorisme », a déclaré Ibrahim Traoré. « Les groupes terroristes bénéficient aujourd’hui de nouvelles technologies, de techniques de combat avancées et de moyens logistiques qui ne peuvent venir que d’acteurs puissants. Tout cela leur a été fourni par les impérialistes », a-t-il martelé. Pour le président burkinabè, il ne fait aucun doute que les puissances occidentales, sous couvert de coopération, manipulent et instrumentalisent ces groupes armés dans le but de maintenir l’Afrique sous domination.

« Tentatives de déstabilisation orchestrées par l’étranger »

Ces propos interviennent dans un contexte tendu, peu après les déclarations du général américain Michael Langley, chef du commandement pour l’Afrique (US AFRICOM), qui avait affirmé début avril que les ressources minières du Burkina Faso ne profiteraient pas à la population mais serviraient à consolider le régime en place. Ibrahim Traoré a vivement réagi, dénonçant des « mensonges éhontés » et exigeant des excuses publiques du général américain. « Il doit avoir honte, demander pardon et corriger ses propos publiquement », a-t-il insisté, regrettant qu’un homme noir soit utilisé contre un autre Noir dans une logique néocoloniale destructrice.

Le gouvernement burkinabè avait déjà exprimé son indignation à travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié le 15 avril. De grandes manifestations populaires ont par ailleurs eu lieu fin avril à Ouagadougou et dans plusieurs villes du pays pour dénoncer ce que les autorités qualifient de « tentatives de déstabilisation orchestrées par l’étranger ». Déterminé, Ibrahim Traoré affirme que le Burkina Faso continue sa lutte contre le terrorisme depuis bientôt dix ans et que la victoire est inévitable. « Nous avons étudié la situation, et notre réponse ne se fera pas attendre », a-t-il conclu avec fermeté.

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