Haut-Nil : le PAM largue de la nourriture au Soudan du Sud pour éviter la famine


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Famine, Afrique
Famine en Afrique

Au Soudan du Sud, le Programme alimentaire mondial a entamé des largages aériens dans l’État du Haut-Nil pour secourir 40 000 personnes menacées de famine. Alors que les voies d’accès terrestres sont bloquées par les combats, l’aide humanitaire s’effondre dans un pays où plus de la moitié de la population souffre déjà de la faim.

Alors que le Soudan du Sud célèbre son 14e anniversaire dans un climat de violence et de détresse, le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé une opération d’urgence dans l’État du Haut-Nil. Face à l’effondrement de l’aide humanitaire terrestre, l’agence onusienne a choisi la voie aérienne pour venir en aide à près de 40 000 personnes menacées de famine. Une réponse dramatique à une crise humanitaire qui ne cesse de s’aggraver dans cette région du nord-est du pays.

Des largages alimentaires en pleine zone de conflit

Depuis la semaine dernière, des avions du PAM survolent les comtés de Nasir et d’Ulang, deux épicentres du conflit armé qui oppose les forces gouvernementales à la « White Army », une milice présumée fidèle à l’ex-vice-président Riek Machar. Ce dernier, placé en résidence surveillée depuis mars, est au cœur d’un bras de fer qui a relancé les hostilités dans la région. Coupées du reste du pays depuis plus de quatre mois, ces zones n’avaient plus reçu d’aide humanitaire, ni par voie terrestre ni par les airs.

Le Haut-Nil est aujourd’hui l’une des zones les plus critiques du pays. Plus d’un million de personnes y souffrent de la faim, dont 32 000 sont déjà en situation de famine imminente. Selon le PAM, cette proportion a triplé en seulement quatre mois. Au niveau national, près de huit millions de Sud-Soudanais, soit plus de la moitié de la population, sont en insécurité alimentaire aiguë. L’agence tente actuellement d’acheminer 700 tonnes de vivres par avion, tandis que 1 500 tonnes supplémentaires restent bloquées plus au sud, faute d’accès fluvial.

Une urgence financière et humanitaire

Les largages ne suffisent pas. Le PAM alerte sur un risque de catastrophe humanitaire si les financements internationaux ne sont pas débloqués de toute urgence. L’agence a besoin de 274 millions de dollars pour maintenir ses opérations jusqu’en décembre. Faute de moyens, elle a déjà été contrainte de réduire ses rations et de limiter son aide à 2,5 millions de bénéficiaires, laissant de nombreux foyers dans une détresse extrême.

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