Guinée : les soldats mutins poursuivent leur mouvement


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Le limogeage de trois officiers supérieurs de l’armée guinéenne par le président Lansana Conté, comme réclamé par les soldats mutins, ne semble pas avoir donné satisfaction à ces derniers. Ils continuaient, dimanche, à tirer en l’air dans les rues de plusieurs quartiers de Conakry.

Peu avant sa rencontre, samedi, avec les mutins, le chef de l’Etat guinéen avait procédé au limogeage de son ministre de la Défense, le général Ousmane Arafan Camara, du chef d’état-major général des Armées, le général Kerfalla Camara et du directeur de l’Intendance générale, le colonel Bambo Fofana. Ils étaient accusés par les soldats d’avoir détourné depuis une décennie leurs arriérés de salaires et empêché la promotion de plusieurs d’entre eux. Les mutins ont néanmoins poursuivi leur mouvement, estimant que le général Conté les a nargués en nommant à la Défense le général Mamadou Baïlo Diallo, un officier retraité qui, disent- ils, est mêlé à la mauvaise gestions des fonds.

Dimanche matin, plusieurs groupes de jeunes gens vendaient, à vil prix, dans des quartiers de Conakry, des sacs de sucre, de riz et du savon, volés la veille au soir dans le quartier populaire de Matam, à la suite du pillage, par des militaires et des civils, d’un entrepôt appartenant à un opérateur économique. Le sac de 50 kg de sucre, d’ordinaire vendu sur le marché à 112.500 Fg (1 dollar US = 3.250 Fg), est cédé à 15.000 Fg, tandis que celui de 50 kg de riz de 80.000 Fg est laissé à l’acheteur à moitié prix ou même moins.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les militaires ont procédé à des tirs de sommation avant de délester des habitants de Cosa, en haute banlieue de Conakry, de leurs téléphones, leurs mobylettes et leur argent et fouillé les taxis et autres véhicules utilitaires. Ils ont également saccagé une dizaine de magasins à Kindia, à 130 km à l’est de Conakry.

Le général Conté devait rencontrer, lundi, au camp Alpha Yaya Diallo, la plus importante garnison militaire du pays. Mais il a ajourné les discussions. Pour prévenir de nouveaux troubles, les autorités ont annoncé le déploiement dès lundi soir de « patrouilles mixtes » composées de militaires et de civils à Conakry.

Les mutins qui affirment être déterminés à trouver par tous les moyens des solutions à leurs problèmes. Outre le paiement de leurs arriérés de salaires, les soldats guinéens exigent la réintégration, dans l’armée, de leurs camarades radiés au lendemain de la mutinerie des 2 et 3 février 1996, ainsi que la prise en charge de toutes les victimes des guerres régionales (Guinée-Bissau, Liberia, Sierra Leone) auxquelles les militaires guinéens ont pris part.

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