
L’enlèvement de quatre proches de l’artiste et activiste guinéen Élie Kamano, en exil en France, soulève une vague d’inquiétude internationale. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples dénonce des représailles visant la famille d’un défenseur des droits humains et presse les autorités guinéennes d’agir. De son côté, l’ONU a été officiellement saisie pour enquêter sur ces disparitions forcées et exiger la libération immédiate des enfants.
La disparition de plusieurs membres de la famille de l’artiste et activiste guinéen Élie Kamano continue de susciter l’indignation. En exil en France, l’ancien musicien devenu figure politique affirme que deux de ses enfants, un neveu et un frère ont été enlevés à Conakry le 16 novembre. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, ainsi que le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, expriment leur vive préoccupation et exigent une enquête immédiate.
Une attaque nocturne à Conakry
Selon le communiqué de la Commission africaine, cinq membres de la famille du militant ont été enlevés par des hommes armés ayant fait irruption au domicile familial aux environs de 4 heures du matin. Les victimes sont deux fils d’Élie Kamano, deux neveux, tous mineurs, ainsi qu’un cousin. Seul le plus jeune enfant, âgé de 7 ans, a été libéré. Les autres restent introuvables.
L’organisme panafricain rappelle que les États ont l’obligation de garantir l’inviolabilité de la personne et de protéger les défenseurs des droits humains contre toute forme de représailles.
La Commission africaine réclame une action urgente
Dans son communiqué, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples exhorte les autorités guinéennes à assurer le retour immédiat et sécurisé des enfants et proches d’Élie Kamano ; mener une enquête rapide, impartiale et approfondie ; traduire en justice les auteurs de cet enlèvement.
Elle rappelle que la Charte africaine des droits de l’homme interdit toute persécution visant les activistes ou leurs familles.
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Élie Kamano saisit l’ONU
En exil en France, l’artiste est sans nouvelles de quatre de ses proches depuis six jours. Il accuse directement des éléments de la junte au pouvoir. Ses avocats ont saisi le Groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées, afin d’obtenir des informations sur le lieu de détention présumé des enfants.
Selon Maître Vincent Brengarth : « Sans mobilisation internationale, les autorités, si elles sont à l’origine de l’enlèvement, ne bougeront pas. » Le Haut-commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a également demandé à Conakry de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir leur retour.
Un appel pressant à la communauté internationale
Élie Kamano, visiblement éprouvé mais déterminé, lance un appel : « On ne peut pas reprocher à mes enfants ce que je fais. Je demande aux Nations unies, à la justice internationale et à tous les organismes de pression de tout faire pour leur libération. »
L’affaire s’ajoute à une série de disparitions signalées ces derniers mois en Guinée, alimentant les inquiétudes sur l’évolution des droits humains sous la junte.



