Guinée : Aliou Bah risque deux ans de prison


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Aliou Bah
Aliou Bah

Le tribunal de première instance de Kaloum, à Conakry, était en ébullition ce jeudi 2 janvier 2024. Au cœur de l’affaire, Aliou Bah, leader du parti politique MoDeL, accusé d’« offense et diffamation » contre le général Mamadi Doumbouya, chef de la junte au pouvoir en Guinée.

Le procureur, Mohamed Bangoura, a requis une peine de deux ans de prison ferme contre l’opposant. Cette décision a suscité une vague d’indignation parmi les défenseurs des droits humains et les militants politiques.

Une défense acharnée face à un verdict redouté

Les avocats d’Aliou Bah, menés par Me Antoine Pépé Lamah et Me Houlématou Bah, n’ont pas ménagé leurs efforts pour plaider la relaxe de leur client. Pendant plus de quatre heures, ils ont dénoncé un procès qu’ils jugent injuste et dirigé par des magistrats qu’ils accusent de servir les intérêts de l’État. Me Houlématou Bah n’a pas mâché ses mots. Elle a critiqué ce qu’elle perçoit comme une instrumentalisation de la justice.

Une atteinte à la liberté d’expression ?

L’affaire soulève une question fondamentale : où en est la liberté d’expression en Guinée ? Pour Kadiatou Barry, responsable de la communication des femmes du MoDeL, la situation actuelle est préoccupante. Me Lamah va plus loin et qualifie les réquisitions du procureur de déclaration de guerre à la liberté d’expression. Selon lui, si le tribunal suit ces recommandations, cela marquera un tournant sombre pour le pays.

Un climat politique sous tension

Arrêté le 26 décembre dernier à la frontière entre la Guinée et la Sierra Leone, Aliou Bah reste incarcéré à la prison civile de Conakry. Cette affaire illustre un durcissement des positions du pouvoir en place face à ses opposants politiques.

Alors que le verdict est attendu, les regards restent tournés vers le tribunal de Kaloum. Ce procès sera-t-il un simple épisode judiciaire ou le symbole d’un recul des libertés en Guinée ? L’issue pourrait redéfinir les contours de la démocratie dans le pays.

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