
En exil depuis plusieurs années, l’opposant guinéen Cellou Dalein Diallo se retrouve au cœur d’une nouvelle controverse politique.
Alors que la Guinée se prépare pour l’élection présidentielle de 2025, l’ancien Premier ministre n’a pas pu se faire enrôler sur les listes électorales, malgré la présentation de tous les documents requis. Une situation dénoncée avec vigueur par sa coalition, l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD), qui crie à la manœuvre politique.
Une exclusion jugée illégale et préméditée
À Abidjan, le 25 juin dernier, Cellou Dalein Diallo s’est présenté dans plusieurs centres d’enrôlement, notamment à Treichville et à l’Ambassade de Guinée, pour se faire enregistrer dans le fichier électoral. En possession d’un passeport valide, d’une carte consulaire, d’un acte de naissance biométrique et d’une carte d’identité à jour, il remplit, sur le papier, toutes les conditions nécessaires. Pourtant, son enrôlement a été refusé, sans explication. Pour l’ANAD, il s’agit clairement d’une exclusion « discriminatoire, illégale et préméditée ».
Dans un communiqué ferme, l’ANAD accuse la junte au pouvoir d’user de pratiques antidémocratiques afin d’éliminer le principal adversaire politique. La coalition estime que Cellou Dalein Diallo est « le seul candidat capable de l’emporter dès le premier tour », ce qui expliquerait, selon elle, les tentatives de mise à l’écart orchestrées par les autorités de transition. Le communiqué dénonce une « mascarade électorale » et alerte sur la confiscation du pouvoir par une élite militaire peu soucieuse des principes démocratiques.
Une alerte lancée à la communauté internationale
L’ANAD ne se contente pas de dénoncer. Elle exige l’enrôlement immédiat de Cellou Dalein Diallo, ainsi que de tous les citoyens qui seraient injustement exclus du processus. Elle appelle les autorités à respecter la Charte de la Transition, le Code électoral et les engagements internationaux de la Guinée, notamment la Charte africaine de la démocratie et les protocoles de la CEDEAO. Par ailleurs, la coalition invite la communauté internationale à se mobiliser pour garantir un scrutin crédible, transparent et inclusif.
Malgré ce revers, l’ANAD salue la « dignité » et la « fidélité constante » de son leader aux idéaux démocratiques. Pour ses partisans, Cellou Dalein Diallo reste un symbole de résistance face aux dérives autoritaires du pouvoir actuel. Cette nouvelle épreuve s’inscrit dans une longue série de tensions politiques, dans un pays où l’opposition peine à se faire entendre depuis le coup d’État de 2021.
Alors que la présidentielle se profile à l’horizon 2025, la question de la transparence du processus électoral en Guinée est plus que jamais sur la table. L’exclusion de figures majeures comme Cellou Dalein Diallo ne fait qu’accentuer les doutes sur la volonté réelle des autorités de permettre une alternance démocratique.