Guerre des agrumes au Sénégal : les oranges égyptiennes Jaguar détrônent les marocaines


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Des oranges
Des oranges

Les oranges égyptiennes Jaguar dominent les marchés sénégalais, éclipsant les oranges marocaines jugées trop acides. Appréciées pour leur douceur, leur faible acidité et leur bonne conservation, elles séduisent les consommateurs. Vendeurs, nutritionnistes et clients confirment cette tendance. L’Égypte, premier exportateur mondial d’oranges, supplante un Maroc affaibli par des conditions climatiques défavorables. Malgré les efforts marocains pour se relancer, les oranges égyptiennes s’imposent durablement sur le marché sénégalais.

Durant la fête de la Tabaski, les étals des marchés sénégalais se sont parés de mille couleurs, mais une tendance se dessine nettement : les oranges égyptiennes, notamment la variété Jaguar, prennent le dessus sur les oranges marocaines. Plus sucrées, moins acides et mieux adaptées aux préférences locales, elles séduisent de plus en plus de consommateurs.

Une préférence marquée pour la douceur

À la rue 10 de Grand Dakar, le vendeur d’agrumes Mamadou Diop témoigne : « Les clients me demandent souvent des oranges sucrées, pas acides. Les égyptiennes, surtout les Jaguar, sont parfaites pour ça ». Il ajoute que la demande pour les oranges marocaines a chuté ces dernières années, notamment à cause de leur goût parfois trop acide. Pour Aissatou Ndiaye, une mère de famille rencontrée au marché de Sandaga, l’orange égyptienne est devenue un incontournable : « Elles sont sucrées et juteuses, idéales pour le jus du matin ou pour les enfants. Les marocaines, je n’en achète plus ».

Abdoulaye Sow, un commerçant de fruits à la Médina, confirme cette tendance : « Les oranges marocaines sont souvent aigres, surtout en cette période de chaleur. Les égyptiennes sont plus adaptées au climat et au goût des Sénégalais ». Cette préférence est également partagée par Khady Diouf, une étudiante en agroalimentaire : « Les oranges égyptiennes sont plus sucrées et moins acides, ce qui les rend plus agréables à manger. Les marocaines sont parfois trop acides, surtout pour les enfants ».

Une concurrence accrue sur le marché

Léopold Mbaye, un nutritionniste sénégalais, explique que l’acidité des oranges marocaines peut être un frein pour certaines personnes, notamment les enfants et les personnes âgées. « Les oranges égyptiennes, avec leur faible acidité, sont plus adaptées aux besoins nutritionnels des Sénégalais ». Pour sa part, Ousmane Faye, un distributeur d’agrumes, souligne l’aspect pratique des oranges égyptiennes : « Elles sont plus résistantes à la chaleur et se conservent mieux, ce qui est essentiel pendant la Tabaski où la demande est élevée ».

L’Égypte est le premier exportateur mondial d’oranges fraîches, représentant plus du tiers du commerce mondial. Avec une production annuelle de plus de 3 millions de tonnes, elle surpasse l’Espagne et le Maroc. Les variétés les plus populaires sont la Navel, la Baladi pour la fabrication de jus et la Valencia, la « reine des agrumes ». Cette domination égyptienne sur le marché mondial des agrumes a des répercussions sur les exportations marocaines, qui connaissent une baisse continue.

Des facteurs tels que la sécheresse, les ouragans et les gelées ont affecté la production d’agrumes au Maroc, réduisant ainsi sa compétitivité sur le marché international. Au Sénégal, cette situation se traduit par une préférence croissante pour les oranges égyptiennes, qui répondent mieux aux attentes des consommateurs en termes de goût et de qualité.

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