Gabon : le parti du président Oligui Nguema s’impose aux législatives


Lecture 3 min.
Le Président Brice Clotaire Oligui Nguema
Le Président Brice Clotaire Oligui Nguema

Un an après le renversement d’Ali Bongo, le Gabon consolide sa transition politique sous la direction du général-président Brice Clotaire Oligui Nguema. Son parti, l’Union des Bâtisseurs (UDB), a remporté 55 des 145 sièges à l’Assemblée nationale, confirmant sa position dominante.

Un peu plus d’un an après le coup d’État qui a renversé Ali Bongo Ondimba, le Gabon poursuit sa transition politique sous la houlette du général-président Brice Clotaire Oligui Nguema. Les résultats du second tour des élections législatives, tenues samedi, confirment la domination de son parti, l’Union des Bâtisseurs (UDB), qui a remporté 55 des 145 sièges à l’Assemblée nationale.

L’Union des Bâtisseurs consolide sa position

Selon les chiffres officiels publiés par le ministère de l’Intérieur, l’Union des Bâtisseurs (UDB), formation fondée il y a moins d’un an par les proches du chef de l’État, a décroché près d’un tiers des sièges de la nouvelle Assemblée nationale. Ce résultat conforte la position de Brice Oligui Nguema, artisan du coup d’État d’août 2023, qui avait mis fin à 55 ans de règne du clan Bongo.

Le Parti démocratique gabonais (PDG), longtemps tout-puissant sous Ali Bongo, n’obtient que trois sièges, confirmant sa marginalisation politique. Cette débâcle électorale illustre la recomposition profonde du paysage politique gabonais depuis la transition initiée par le nouvel exécutif.

Un scrutin entre renouveau et irrégularités

Le second tour des législatives s’est déroulé dans un climat plus apaisé que le premier, jugé chaotique par les observateurs. Le ministère de l’Intérieur avait reconnu des « irrégularités majeures » lors du premier tour, conduisant la Cour constitutionnelle à reporter le vote dans plusieurs circonscriptions.

Malgré ces tensions, les autorités se félicitent d’un scrutin « transparent et ordonné ». Plusieurs électeurs, interrogés à Libreville, ont exprimé leur espoir de voir cette nouvelle Assemblée marquer une rupture avec l’ère précédente. Toutefois, certains opposants dénoncent un processus politique encore trop étroitement contrôlé par le pouvoir militaire.

Un retour progressif à l’ordre constitutionnel

Ces élections législatives s’inscrivent dans un calendrier électoral plus large, destiné à ramener le pays vers un cadre institutionnel civil. Après les municipales et départementales du 27 septembre, qui avaient déjà vu le triomphe du parti présidentiel, le scrutin sénatorial prévu début novembre viendra clore ce cycle électoral de transition.

Brice Oligui Nguema, qui s’était engagé à « refonder l’État » et à restaurer la démocratie, voit dans ces élections un jalon vers la normalisation du pays. Toutefois, aucun calendrier clair n’a encore été annoncé pour l’élection présidentielle censée marquer la fin de la transition.

Une recomposition politique encore fragile

Si l’UDB domine désormais la scène politique, son emprise soulève des interrogations sur la nature du pluralisme au Gabon post-Bongo. La majorité des partis traditionnels restent affaiblis, et les nouvelles forces politiques peinent à s’imposer dans un contexte de centralisation du pouvoir autour du président de la transition.

Pour beaucoup d’observateurs, le vrai défi réside désormais dans la capacité du gouvernement à transformer cette victoire électorale en véritable réforme institutionnelle. Entre attentes populaires et exigences internationales, Brice Oligui Nguema joue une partie délicate : convaincre que sa transition n’est pas seulement une alternance de façade, mais le point de départ d’un renouveau démocratique durable.

Avatar photo
LIRE LA BIO
Fidèle K est journaliste et rédactrice spécialisée, passionné par l'Afrique et ses dynamiques politiques, culturelles et sociales. A travers ses articles pour Afrik, elle met en lumière les enjeux et les réalités du continent avec précision et engagement.
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News