
Le président américain Donald Trump a annoncé le vendredi 7 novembre qu’aucun responsable de son administration ne participerait à la réunion de Johannesburg, en Afrique du Sud, prévue les 22 et 23 novembre. Le vice-président J. D. Vance, initialement désigné pour représenter les États-Unis, restera donc à Washington.
Ce boycott découle d’accusations directes et graves formulées par le président Trump contre Pretoria. Il dénonce ce qu’il considère comme une « persécution » des fermiers blancs sud-africains.
Une accusation de « violations des droits humains »
Dans une annonce faite sur son réseau Truth Social, Donald Trump a qualifié la tenue du sommet en Afrique du Sud de « scandale ». Il a évoqué de présumées « violations des droits humains » en Afrique du Sud. Selon lui, des « assassinats » et des « massacres » viseraient les Afrikaners, descendants des premiers colons européens.
Le président américain a été particulièrement virulent, évoquant la confiscation de terres et d’exploitations agricoles. Son refus d’envoyer un représentant s’inscrit dans la ligne dure adoptée dès mai à la Maison-Blanche. Ce jour-là, il avait tenté de piéger le président sud-africain Cyril Ramaphosa avec une vidéo erronée censée appuyer ses accusations. Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, avait déjà boycotté les rencontres ministérielles du G20.
La réplique de Pretoria : des allégations « historiques » et « infondées »
Le ministère sud-africain des Affaires étrangères a rapidement réagi aux propos du président Trump. Il a exprimé ses regrets et rejeté catégoriquement ces accusations.
Dans un communiqué, Pretoria a déclaré que « le fait de caractériser les Afrikaners comme un groupe exclusivement blanc est ahistorique ». De plus, le ministère a martelé que l’affirmation selon laquelle cette communauté est persécutée « n’est pas étayée par des faits ».
L’Afrique du Sud, qui a choisi « Solidarité, Égalité, Durabilité » comme thème de sa présidence du G20, insiste sur sa légitimité à accueillir ce forum. Le ministère a rappelé que, grâce à son parcours « de la division raciale et ethnique à la démocratie », le pays est « particulièrement bien placé » pour défendre une véritable solidarité mondiale et combler les profondes inégalités.
Tensions diplomatiques multiples sur le continent
Ce boycott du G20 s’inscrit dans un contexte de tensions plus larges entre Washington et plusieurs pays africains. Donald Trump a également pris pour cible le Nigeria, et menacé d’une intervention armée en invoquant une prétendue persécution des chrétiens. Le ministère nigérian des Affaires étrangères a répondu par la voix de son secrétaire permanent, Dunoma Umar Ahmed. Il a assuré que « les récentes affirmations étrangères laissant entendre une persécution religieuse systémique au Nigeria sont infondées ».
Alors que le G20 rassemble 19 pays plus l’Union européenne et l’Union africaine, représentant plus de 80 % du produit intérieur brut mondial, l’absence d’un représentant américain à Johannesburg est un signal important de la résistance de Washington à la présidence sud-africaine.




