Freeze Corleone, Charlie Hebdo, Khaled Drareni : la liberté d’expression en débats


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Freeze Corleone
Freeze Corleone

Le passage à l’Assemblée nationale de Roselyne Bachelot, actuelle ministre française de la Culture, évoquant l’affaire Freeze Corleone, remet au goût du jour l’éternel débat de la liberté d’expression, impliquant aussi le journaliste Khaled Drareni que le journal satirique Charlie Hebdo.

Roselyne Bachelot, lors de son passage devant le Parlement français, il y a quelques jours, a salué la Licra, et fait savoir que l’ensemble du gouvernement était mobilisé pour faire face à cette affaire. Comprenez, les paroles du chanteur Freeze Corleone jugées « antisémites ». Mieux, la ministre a annoncé que le procureur de la République avait été saisi dans le cadre de cette affaire.

Cette sortie de Roselyne Bachelot indique dès lors qu’il pourrait y avoir des conséquences judiciaires pour Freeze Corleone. Roselyne Bachelot a, rappelons-le, annoncé devant l’Assemblée Nationale que « le rappeur Freeze Corleone a un talent indéniable », déplorant qu’il « tient des propos inadmissibles ».

Cette posture de Roselyne Bachelot, en sa qualité de responsable du département français de la Culture, ajouté à la sortie de Gérard Darmanin, ministre français de l’Intérieur, qui avait personnellement décidé de faire recours à la Justice, est le lieu de demander à la justice française de trancher sur les limitations légales de la liberté d’expression telles qu’inscrites dans la Constitution.

Un débat, non des moindres, est soulevé en France, avec notamment la Justice qui s’en est mêlée. En effet, le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a, dans cette affaire, dénoncé que « l’imaginaire est le dernier refuge de la liberté et l’art est un espace formidable de liberté », menaçant que « l’art ne pouvait être le paravent permettant en toute impunité la haine et l’apologie du nazisme ».

Eric Dupont-Moretti est allé plus loin, dénonçant que la musique ne peut être un prétexte pour déverser « des tombereaux d’insultes antisémites qui donnent envie de vomir ». Visiblement, une détermination à casser Freeze Corleone, qui continue de recevoir des soutiens, dans l’exercice de sa profession : la musique pour adoucir les mœurs, certes, mais aussi et surtout, pour magnifier ou dénoncer.

Conscient que la liberté s’arrête là où commence celle des autres, cette question concerne aussi bien Kahled Drareni ou la chaîne française M6, opprimés en Algérie, ou Charlie Hebdo souvent pointé, alors qu’ils ne font que leur boulot, comme… Freeze Corleone. Ils méritent, rien de plus que soutien et protection pour les aider à s’exprimer librement. Une affaire des départements de l’intérieur et de la Justice, attendus pour trancher la question de la liberté d’expression.

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