
Deux hauts responsables du Fonds Africain de Garantie et de Coopération Économique (Fagace) ont comparu, le 7 juillet 2025, devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) à Porto-Novo. En toile de fond : une affaire de harcèlement par voie électronique entre le Directeur Général de l’institution et son ancien Directeur des Risques.
Derrière ce conflit, des rivalités internes et des accusations lourdes qui pourraient ébranler l’image de cette organisation internationale. Décryptage d’une affaire aux ramifications complexes.
Un conflit né d’une levée d’immunité controversée
À l’origine de cette affaire, une procédure de levée d’immunité initiée par le Directeur Général du Fagace contre son ancien Directeur des Risques. Ce dernier, estimant la procédure abusive ou non conforme, a saisi la Police Républicaine du Bénin pour contester la démarche. Mais cette initiative a soulevé des questions de compétence : le Fagace, en tant qu’organisme international, relève de règles juridiques spécifiques, ce qui rend l’intervention de la police béninoise juridiquement incertaine.
Des accusations de harcèlement électronique et de pratiques troubles
La plainte déposée évoque un harcèlement commis par voie électronique, sans que les détails précis des messages ou moyens employés ne soient encore rendus publics. Devant les juges de la CRIET, le Directeur Général du Fagace a nié catégoriquement toute implication. Il a défendu une ligne ferme : sa rigueur dans la gestion de l’institution dérangerait plusieurs collaborateurs qui, selon lui, cherchent à saboter ses efforts de moralisation. Il a même affirmé avoir fait obstacle à un détournement de fonds et fait face à de fausses accusations, notamment celle d’avoir imité la signature d’un haut responsable burkinabè, alors président du Conseil des ministres du Fagace.
Médiation diplomatique et report de l’audience
Face à l’impasse et aux tensions internes qui menacent la stabilité de l’institution, les autorités béninoises ont sollicité l’intervention du ministre des Affaires étrangères pour jouer un rôle de médiateur. Cette implication diplomatique souligne la complexité de l’affaire, où se mêlent questions juridiques, enjeux de gouvernance et statuts internationaux. En attendant, la CRIET a renvoyé l’affaire au 20 octobre 2025. Cette décision laisse planer de nombreuses interrogations sur l’avenir des deux protagonistes et sur l’image du Fagace dans la région.