Florence Dini : « La guerre du cheveu est terminée »


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En France, pourquoi 95% des femmes africaines et antillaises sont-elles adeptes du tissage ? Quelle est son origine ? Quels sont les soins appropriés après la pose d’un tissage ? Dans son manuel pratique Tissage, Mode d’emploi ( Editions J.Lyon), la journaliste Florence Dini apporte des réponses à toutes ces questions ainsi que des conseils de coiffeurs et de spécialistes.

Florence Dini a été responsable des rubriques coiffure et beauté au sein de plusieurs revues féminines. Tissage, Mode d’emploi, paru aux Editions J.Lyon, est le premier ouvrage de la journaliste.

Beautés d’Afrik : Pourquoi écrire un livre sur le tissage ?

Florence Dini : Je me suis tissée pour la première fois en 1999. La coiffeuse m ‘a coiffé sans me donner des informations sur les soins appropriés au quotidien. Comme beaucoup de femmes, je me suis posée plusieurs questions. Faut-il faire un shampoing ? Que faire en cas de démangeaisons ? Autant de questions importantes qui n’avaient pas de réponses. C’est pourquoi j’ai rédigé ce guide qui comprend des conseils pratiques, des astuces et des réponses de professionnelles. Dans cet ouvrage dédié aux femmes, la parole leur ait donné ainsi qu’aux spécialistes de la coiffure. Ce livre sert aussi à demander des comptes : si la femme africaine n’a pas su s’occuper de ses cheveux, c’est parce que la société esclavagiste a nié la beauté noire.

Beautés d’Afrik : Dans le livre, vous mentionnez l’arrivée du tissage en France en 1975 et sa vulgarisation dans les années 80. Quelles sont vos sources ?

Florence Dini : Mes investigations, mon expérience et le travail mené avec les formateurs de l’École de coiffure de Paris – Saint-Louis Union Acadmie m’ont permis d’aboutir à la date de 1975. Période à partir de laquelle les artistes et comédiens noirs commencent à apparaître dans les films et les pièces de théâtre. Leur réflexe consiste à lisser leur cheveux ou à porter des perruques ou des postiches pour les femmes. On voit sur les écrans Diahann Caroll, James Brown, Jimmy Hendrix, Naomi Sims, Donna Summer qui ont des coiffures afro pour certains. Pour les tournages, les coiffeurs afro ont été justement engagés pour leur technique de rajout. Le tissage des cheveux est né lorsque les coiffeuses africaines ont donné la dernière touche en inventant la natte de base qui va servir à la couture sur la mèche qu’on appelle : la couronne. Dans les années 80, le tissage se vulgarise avec l’apparition de Philomène Mianbanzila, coiffeuse, portant un tissage et jouant son rôle de coiffeuse dans un téléfilm.

Beauté d’Afrik : Les témoignages recueillis émanent de personnes dont vous indiquez soit la profession, soit l’origine. Pourquoi les personnes interrogées n’ont pas un profil type ?

Florence Dini : Je cherchais avant tout l’information. Dans cette recherche, il a été difficile d’avoir des renseignements précis pour toutes les personnes interrogées (âge, profession, origine). La femme africaine n’aime pas parler d’elle. Cependant, la diversité des parcours n’est pas un frein dans cette quête de l’information. La communauté afro est dans l’oralité. Ce livre permet aussi de fixer la mémoire individuelle et collective. Avec ce guide, la guerre du cheveu est terminée.

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