
Une fièvre hémorragique non encore clairement identifiée a fait son apparition à Jinka, en Éthiopie. Six personnes sont déjà mortes de cette maladie, induisant une vive réaction des autorités sanitaires du pays.
Dans le sud de l’Éthiopie, la mort de six personnes, dont deux soignants, des suites d’une fièvre hémorragique non encore identifiée a amené les autorités sanitaires à multiplier les mesures d’urgence. L’OMS et Africa CDC ont déployé des équipes d’experts pour comprendre l’origine du virus et contenir sa propagation.
Un foyer mortel dans le sud de l’Omo
Au moins six personnes sont mortes ces derniers jours dans la ville de Jinka, dans la zone de l’Omo Sud, frappée par une épidémie de fièvre hémorragique virale encore non confirmée. Parmi les victimes figurent un médecin et une infirmière, révélant la vulnérabilité du personnel soignant face à ce type de pathologie extrêmement contagieuse. « Les deux soignants avaient traité des patients présentant les mêmes symptômes », a expliqué Selamu Tadesse, directeur médical de l’hôpital général de Jinka, soulignant les risques élevés de transmission par contact direct avec les malades.
Les premiers signes décrits – forte fièvre, céphalées, douleurs abdominales, vomissements et diarrhée – indiquent une infection sévère à évolution rapide. Huit cas suspects ont été recensés à ce jour, selon le ministère de la Santé et l’Institut éthiopien de santé publique.
Une étiologie encore inconnue
Les autorités éthiopiennes ne savent pas encore de quel virus il s’agit. Des échantillons ont été envoyés au Laboratoire national de référence afin de confirmer ou d’écarter des maladies telles qu’Ébola, Marburg, la fièvre de Lassa ou la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, toutes endémiques dans certaines régions d’Afrique.
Plusieurs patients seraient arrivés à l’hôpital dans un état déjà critique, certains mourant peu après leur admission. Face à cette situation, une enquête communautaire est en cours à Jinka et dans les villages environnants pour identifier d’éventuels cas supplémentaires.
Mobilisation internationale immédiate
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déployé une équipe de 11 experts pour renforcer la surveillance, le dépistage, la prise en charge clinique et la lutte contre l’infection. Elle fournit également des équipements de protection, une tente d’isolement et un soutien technique accru. L’OMS a par ailleurs mobilisé 300 000 dollars de son Fonds d’urgence pour appuyer la riposte éthiopienne.
Africa CDC, par la voix de son directeur général, Dr Jean Kaseya, a salué « la détection précoce » du foyer épidémique et assuré Addis-Abeba du soutien continu de l’organisation continentale. Lors d’un point de presse, le 13 novembre, Dr Kaseya a présenté aux États membres les premières données collectées et les mesures de préparation.
À Jinka, la priorité est désormais de circonscrire rapidement le foyer et d’éviter toute extension dans une région rurale où l’accès aux soins reste limité. Les autorités éthiopiennes ont promis de communiquer de nouvelles informations dès que les analyses en laboratoire permettront d’identifier l’agent pathogène responsable.




