Espagne : le Maroc dans la besace, le peuple dans la… rue


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Pedro Sanchez, Premier ministre espagnol
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez

Après avoir trouvé un accord lui permettant de « museler » le royaume du Maroc, l’Espagne peine à contenir la colère sociale. Le pays est secoué par des grèves et des manifestations d’agriculteurs. Sans compter que le secteur industriel donne de la voix.

Sale temps pour Pedro Sanchez. Malgré l’affaire marocaine que le chef du gouvernement espagnol a conduite avec brio, en réussissant à faire fléchir le royaume chérifien sur ses ambitions de faire main basse sur Ceuta et Melilla, Pedro Sanchez a du mal à contenir la forte tension qui secoue son pays. Entre la grève des transporteurs routiers, les manifestations d’agriculteurs et de pêcheurs sans compter la grogne du secteur industriel, le Premier ministre espagnol risque de passer par toutes les étapes.

A l’origine de cette grogne sociale, une inflation record de 7,6%, avec une hausse des prix qui a atteint, au mois de février dernier, son plus haut niveau depuis près de 35 ans, indique-t-on. Suffisant pour que les deux principaux syndicats du royaume ibérique, les Commissions ouvrières (CCOO) et l’UGT notamment, appellent à décréter une grève et à manifester, ce mercredi 23 mars 2022, à travers toute l’Espagne. A ce mouvement de grève s’ajoute une série de débrayages et de manifestations. Plus rien ne va en Espagne.

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Cela fait dix jours que le royaume ibérique traverse une zone de turbulences. A la grève illimitée lancée par les camionneurs, notamment une plateforme de transporteurs indépendants, depuis le 14 mars dernier, à la suite d’une hausse vertigineuse des prix du carburant, de nombreux barrages routiers ont été dressés avec pour. La conséquence est immédiate et se ressentir : une forte perturbation du trafic routier ayant une incidence directe sur l’approvisionnement du secteur commercial. Des ruptures étant constatées dans les grandes surfaces.

Alors que les populations sont en colère du fait de commerces en déficit d’approvisionnement, le gouvernement espagnol doit aussi faire face à une grève des pêcheurs, qui, à l’appel d’une fédération regroupant près de 9 000 embarcations, ont décrété in mot d’ordre de 72 heures de grève, depuis lundi. A l’image des transporteurs, les pêcheurs refusent de travailler à perte, avec notamment la hausse des prix du carburant. Une colère qui a aussi gagné éleveurs comme agriculteurs, du fait d’une hausse des prix des engrais et autres matières premières.

Visiblement, la seule chose que le royaume d’Espagne semble avoir réussi ces derniers jours, c’est d’avoir « muselé » le royaume du Maroc qui a promis de ne plus s’intéresser à Ceuta Melilla, après avoir mordu à l’hameçon jeté par Madrid, avec le Sahara au bout. Réussite qui pourrait être temporaire, si l’on en croit aux autorités algériennes qui se disent convaincues que le roi Mohammed VI reviendra, tôt ou tard, à la charge, pour réclamer ces deux villes de l’enclave espagnole.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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