Egypte : Mohamed Morsi fait partir le chef de l’armée


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Nouvel épisode de la lutte d’influence entre les Frères musulmans et l’armée. Le Président Mohemed Morsi a fait partir le ministre de la Défense et dirigeant du CSFA Hussein Tantaoui.

La lutte de pouvoir entre les Frères Musulmans et l’armée égyptienne prend un nouveau tournant. Le Président Mohamed Morsi, qui est issu de la mouvance islamiste, a fait démettre de ses fonctions le Maréchal Hussein Tantaoui ce dimanche. Le général peut dorénavant « faire valoir ses droits à la retraite à compter de ce jour (dimanche 12 août) »? a déclaré le porte parole du président. Le maréchal, qui était ministre de la Défense, était considéré comme incontournable et difficile à faire partir. Ministre depuis plus de 20 ans, il était aussi un pilier du régime Moubarak et a été chargé de la transition juste après le départ de l’ancien Raïs. Sami Ena, chef d’Etat major des armées a lui aussi été mis à la retraite.

Le général Abdellatif Sissi remplace Hussein Tantaoui au poste de la Défense et en tant que dirigeant du Conseil suprême des forces armées (CSFA). Sidiki Sohbi remplacera de son côté Sami Enan.

« Les décisions que j’ai prises aujourd’hui ne visaient pas certaines personnes et n’avaient pas non plus pour but de gêner les institutions, et ce n’était pas non plus mon but de restreindre les libertés », a déclaré le Président Morsi dans un discours qui a suivi cette annonce.

De milliers de personnes à la place Tahrir

En plus de ces décisions, Mohamed Morsi a ordonné la suppression d’une disposition à la Constitution ajoutée par le CSFA. Celle-ci leur accordait un grand part de pouvoir et leur mot à dire sur la future Constitution. Cette décision redonne au président les pleins pouvoirs selon la constitution de 2011.
Le général Mohamed El-Assar a reconnu que la décision de mettre à l’écart Tantaoui a été prise en accord avec l’armée, selon l’agence de presse Reuters.

A l’annonce de cette nouvelle, des milliers de personnes se sont réunies sur la place Tahrir au Caire pour afficher leur soutien au président Morsi.

Cette décision, qui a surpris nombre d’observateurs, arrive à un moment où les tensions dans le Sinaï sont vives après la mort de 16 gardes frontières dimanche dernier. Depuis, l’armée avait promis de « venger » ses soldats. Elle a effectué plusieurs raids durant la semaine et conduit à la mort de vingt personnes et à l’arrestation six « éléments terroristes ».

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