Des avions chinois dans le ciel camerounais


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La flotte de la compagnie aérienne nationale du Cameroun, la Camair Co s’est enrichie de trois avions chinois dont le premier sera livré dès septembre. Un débat sur la qualité de ces aéronefs charrie l’opinion qui ne reconnaît pas à la Chine des compétences de constructeur aéronautique.

(De notre correspondant)

La flotte de la Camair Co, la compagnie de transport aérien du Cameroun va s’enrichir de trois nouveaux avions. En début du mois de juillet, le ministre camerounais du Transport a signé un avenant du contrat avec Avic International Holding Corporation, une entreprise chinoise spécialisée dans la construction aéronautique. Cette dernière s’est engagée à fournir au Cameroun des avions de types MA60 d’une capacité de 48 places chacun. Forts de leur petit gabarit, ces avions desserviront les chefs-lieux de région qui ne disposent, pour la plupart, que de petits aérodromes.

Le gouvernement camerounais se réjouit de la signature du contrat qui lui permettra de ne payer que deux des avions attendus. En effet, le gouvernement chinois s’est engagé à lui offrir le troisième gracieusement. L’Etat du Cameroun économisera alors une partie des 61 milliards que devaient coûter les trois avions. A en croire le ministre des Transports Robert Nkili, le Cameroun compte dans les prochaines années commander des avions plus grands à la Chine pour assurer les trajets long courrier.

Avions de qualité douteuse

L’annonce de cette acquisition a soulevé des réactions diverses qui mettent en cause la qualité et la fiabilité de ces avions chinois. Le Xian Ma60 n’a pas encore fait ses preuves ailleurs depuis sa sortie en 2000. Le constructeur n’en a construit qu’une soixantaine en douze ans. On ne leur connaît pas encore de certification FAA ou Européenne. Aucun pilote camerounais n’a suffisamment d’heures de vol sur ce type d’appareil. Idem pour les techniciens. « Que l’on ne se mente pas, la technologie de pointe chinoise n’est pas encore au point, ils accèdent seulement à la fabrication automobile. Même pour faire du copier-coller dans l’aviation je doute qu’ils en soient capable. Mais c’est certain, ils y parviendront un jour mais j’aurais préféré que cela se fasse sans les Camerounais. Malheureusement nous n’y pouvons pas grand chose c’est clairement une décision politique », crie sous anonymat un citoyen averti.

Les Chinois ont répondu à une partie de ces craintes en promettant d’accompagner les pilotes et des techniciens camerounais dès la livraison des aéronefs. Mais reste la question du coût. Un avion Xian MA60 coûterait environ 14,5 millions de dollars (soit 11,8 millions d’euros) contre 17 millions de dollars (soit 13,8 millions d’euros) pour son équivalent le Bombardier Dash 8 Q300. Or, « pour les trois avions cela ferait 43,5 de millions de USD (35,4 millions d’euros, ndlr), soit au cours d’aujourd’hui cela fait 22,8 milliards de FCFA. Il y a presque un rapport de deux entre ce que nous allons payer et la valeur réelle », fait remarquer notre interlocuteur. Le gouvernement détient certainement de bonnes raisons de ne pas le remarquer.

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