Dernier ultimatum d’Al-Qaïda pour la libération des otages autrichiens


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Les négociations pour la libération des deux touristes autrichiens enlevés il y a plus d’un mois par Al-Qaïda au Maghreb ont vu leur date butoir repoussée au 6 avril, après l’expiration d’un deuxième ultimatum, dimanche à minuit. Les affrontements entre l’armée et des rebelles touaregs dans le nord du Mali, où seraient retenus les otages, ne devraient pas faciliter la tâche de l’émissaire autrichien et des autorités maliennes.

Deux jours après l’ultimatum fixé dimanche à minuit par les ravisseurs des deux touristes autrichiens – enlèvement revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb –, la cellule de crise installée à Vienne se prépare à des négociations plus longues que prévues. « Elles pourront se prolonger au-delà de l’ultimatum », avait anticipé dimanche soir le porte-parole du ministère autrichien des Affaires étrangères. De fait, sous le titre « dernier ultimatum », Al-Qaïda a une nouvelle fois prolongé le délai des négociations : « C’est une prolongation supplémentaire de deux semaines qui expirera dimanche 6 avril 2008 à minuit », a fait savoir l’organisation islamiste dans un communiqué rapporté lundi par SITE Intelligence Group, une organisation américaine de surveillance des sites islamistes. Déjà l’ultimatum initial, fixé au 16 mars, avait été reporté d’une semaine quelques heures seulement avant son expiration.

L’émissaire autrichien Anton Prohaska a décidé de prolonger son séjour à Bamako pour œuvrer avec les autorités maliennes à la libération des otages. Wolfgang Ebner, 51 ans, et Andrea Kloiber, 43 ans, enlevés le 22 février dans le sud de la Tunisie, seraient retenus dans le nord du Mali – mais Bamako n’a jamais confirmé leur présence. Al-Qaïda au Maghreb demande en échange de leur libération l’élargissement de dix de ses membres détenus en Tunisie et en Algérie. Le groupe armé a averti qu’il tuerait les otages en cas de tentative de libération par la force. « L’Autriche est responsable de la vie des deux otages au cas où le délai expire sans que nos demandes soient satisfaites », avait annoncé l’organisation terroriste dans un communiqué diffusé sur Internet le jeudi 13 mars. Une menace réitérée après l’expiration de l’ultimatum : la branche nord-africaine d’Al-Qaïda a annoncé qu’après le 6 avril, « l’Autriche, la Tunisie et l’Algérie seront tenues responsables de la vie des otages ».

Les autorités autrichiennes se disent confiantes

« L’Autriche ne négocie pas avec les terroristes », avait déclaré le 14 mars Alfred Gusenbauer, le chancelier autrichien, demandant « la libération immédiate et sans condition des deux otages ». Mais après l’expiration de l’ultimatum, les autorités autrichiennes se sont déclarées confiantes sur la poursuite des négociations, et chercheraient à établir un « contact sécurisé » avec les ravisseurs « pour faire avancer les choses », selon l’AFP. Ceci afin d’accéder à la seconde revendication des ravisseurs, jamais confirmée officiellement ni par les autorités autrichiennes ni par Al-Qaïda : la demande d’une rançon qui, selon des milieux proches du dossier cités par l’AFP, deviendrait de plus en plus chaque jour « la principale revendication ».

Les services de renseignement algériens, français et allemands, travaillent avec l’Autriche pour trouver une issue. En revanche, la Fondation Khadafi a démenti les propos du leader d’extrême droite autrichien Jörg Haider, gouverneur de la province de Carinthie, selon lequel le fils du dirigeant libyen, Seif al-Islam Khadafi, négociait avec les preneurs d’otages et était « très optimiste » quant à la possible libération des deux Autrichiens.

Les négociations pour la libération des otages, ainsi qu’un éventuel contact avec les ravisseurs, pourraient être perturbés par les affrontements, dans le nord du Mali, entre l’armée et des rebelles touaregs. Ces combats, qui durent depuis jeudi, pourraient avoir poussé les ravisseurs des deux touristes autrichiens à quitter le territoire malien.

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