Denis Sassou Nguesso : le sacre malgré tout


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Avec 89, 41% des suffrages exprimés, Denis Sassou Nguesso remporte au premier tour les élections présidentielles congolaises. Il est reconduit pour sept ans à la tête du pays. Mais la préparation du scrutin n’a pas entièrement convaincu les observateurs de l’Union européenne et de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

De notre envoyé spécial à Brazzaville

Denis Sassou Nguesso a été officiellement réélu mercredi à la présidence du Congo. Le ministère de l’Intérieur a annoncé les résultats en direct à la télévision nationale. Plébiscité par les urnes, le président sortant a récolté 89,41% des suffrages exprimés, s’impose dès le premier tour et ne laisse que des miettes à ses maigres challengers. L’organisation du scrutin n’a toutefois pas tout à fait convaincu les observateurs de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) qui pointent de nombreux dysfonctionnements.

Raz-de-marée électoral. Le plus proche candidat après Denis Sassou Nguesso, Joseph Kignoumbi Kia M’bougou n’a eu la confiance que de 2,76% des votants (33 154 voix). Avec un taux de participation annoncé à 74,70 %, les élections de dimanche avaient été dépossédées de tout réel suspens, avec le retrait -la veille du scrutin- de la candidature d’André Milongo, le principal leader de l’opposition.

Sévère rapport de l’UE

 » Le délai de publication des résultats du recensement et des listes électorales provisoires, les difficultés d’accès aux textes légaux, les changements dans les dispositions pratiques concernant les procédures du vote ont eu un effet sur la transparence et le niveau de performance du processus électoral « . Le rapport des 45 observateurs de l’UE est sévère. Il note également que  » les candidats et partis politiques ont été relativement absents de la campagne électorale  » et leur  » manque de structure d’organisation capables de soutenir et de mettre en oeuvre une campagne nationale « .

Moins tranché, le rapport de l’OIF se félicite de  » la maturité et du sens civique de la population congolaise « . Mais il relève lui aussi  » des insuffisances dans la préparation des élections et dans leur organisation principalement dues aux listes électorales – résultant notamment d’un recensement incomplet – et dans la répartition des bureaux de vote « .

Des élections dans le calme

L’UE et l’OIF s’accordent tout deux à déplorer la communication tardive des listes électorales et de la localisation des bureaux de vote. L’une des raisons pour lesquelles André Milongo s’était retiré de la campagne. Car, ayant obtenu ces informations seulement 48 heures avant les élections, il estimait ne pas pouvoir envoyer de représentant dans chaque bureau de vote, comme le permettait le code électoral.

Mais les ratés du scrutin n’entachent pas le fait que les élections se sont déroulées dans le calme, comme n’ont pas manqué de le remarquer l’ensemble des observateurs internationaux. Malgré les coups de règle sur les doigts des autorités congolaises, l’Europe se veut confiante quant aux prochaines échéances électorales du pays (législatives et municipales) et se dit prête à épauler le pays en ce sens. Les partisans de Denis Sassou Nguesso ne se sentent plus de joie.

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