Coopération bilatérale : Paris satisfait à une autre requête de Ouagadougou


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La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna
Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères

Le fossé s’élargit progressivement entre Paris et Ouagadougou. Sans évoquer ouvertement une crise diplomatique, la France a annoncé, ce jeudi, le rappel de son ambassadeur.

Après avoir donné une suite favorable au Burkina Faso qui a demandé le retrait de ses troupes, la France vient d’accéder à une autre requête burkinabè. Le Quai d’Orsay a annoncé, ce jeudi 26 janvier, le rappel de son ambassadeur en poste à Ouagadougou. « Dans le contexte des derniers développements intervenus au Burkina Faso, nous avons décidé de rappeler notre ambassadeur à Paris, pour mener des consultations sur l’état et les perspectives de notre coopération bilatérale », a confié le ministère à l’AFP.

Un malaise de plus en plus profond entre Paris et Ouaga

Cette annonce intervient tout juste au lendemain d’une première décision de Paris. Celle de retirer ses troupes du Burkina Faso dans un délai d’un mois. Ce, conformément aux termes de l’accord militaire signé avec le Burkina Faso. Officiellement, le diplomate français est rappelé pour que « des consultations sur l’état et les perspectives » de la coopération bilatérale soient menées. Mais, on sait qu’une telle décision cache souvent un malaise ou une crise diplomatique. On sait aussi que les autorités burkinabè n’étaient plus en odeur de sainteté avec Luc Hallade. Elles avaient d’ailleurs réclamé son rappel, en décembre dernier. Ouagadougou reprochait au diplomate d’évoquer publiquement la dégradation de la situation sécuritaire du Burkina Faso.

Lire : Expulsion de Luc Hallade du Burkina Faso, ce que l’on sait

C’est vrai qu’après cette demande de Ouagadougou, la secrétaire d’État auprès de la ministre française des Affaires étrangères, Chrysoula Zacharopoulou, était en visite au Burkina Faso, le 10 janvier. Ce qui avait donné l’impression que les choses allaient mieux entre les deux pays. Seulement voilà ! Le 18 janvier, le Burkina Faso annonce la dénonciation de l’accord militaire de 2018. Et depuis lors, on assiste à une accélération des événements. En décidant de rappeler précisément maintenant son ambassadeur, Paris chercherait peut-être à lui éviter une expulsion humiliante qui pourrait intervenir à tout moment.

Lire : La France respectera la volonté du Burkina Faso et retirera ses troupes dans un mois

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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