Conflit au Tigré, Addis-Abeba et le TPLF réagissent aux menaces de Joe Biden


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Abiy Ahmed et Debretsion Gebremichael
Abiy Ahmed et Debretsion Gebremichael

En Éthiopie, la guerre au Tigré pourrait avoir encore de longs jours devant elle. C’est ce que semble traduire la raideur des positions des belligérants qui, visiblement, ne veulent faire le moindre pas en direction du retour de la paix, en dépit de toutes les pressions, notamment américaines.

Le gouvernement américain continue de multiplier les actions pour le retour de la paix en Éthiopie, en proie à un conflit meurtrier, depuis novembre 2020. Vendredi dernier encore, Joe Biden a signé un décret pouvant permettre à son administration de prendre des sanctions contre les protagonistes de la guerre en Éthiopie. Selon les explications fournies par un haut responsable de l’administration américaine, lors d’un point de presse, ce décret « établit un régime de sanctions pour augmenter la pression sur toutes les parties qui alimentent ce conflit afin qu’elles viennent à la table des négociations », et pour que « l’Érythrée retire ses troupes ».

Les sanctions qui visent des individus ou des entités ne seront pas prises immédiatement, mais « dans les semaines à venir » si des avancées « concrètes » ne sont pas observées dans la résolution du conflit. En termes d’avancées concrètes, l’administration américaine attend de la part des Éthiopiens « des mesures significatives pour entamer des pourparlers en vue d’un cessez-le-feu négocié – sous la médiation de l’Union africaine par exemple – et permettre un accès humanitaire sans entrave ».

Ce dimanche, les belligérants éthiopiens ont réagi à ce décret de différentes façons. Le premier à s’exprimer est le chef des Tigréens, Debretsion Gebremichael, qui n’a pas caché son « appréciation pour les efforts cohérents et constructifs » déployés par l’administration de Joe Biden depuis le début du conflit. Il reste cependant campé sur sa position posant comme condition à toute discussion, le retour à la situation d’avant conflit, c’est-à-dire la libération des territoires occupés par les forces « ennemies » du TPLF.

De son côté, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a adressé au Président américain une lettre ouverte dans laquelle il ne semble pas non plus prêt à reconsidérer sa position, puisqu’il indique que l’Éthiopie « ne succomberait pas aux conséquences d’une pression conçue par des individus mécontents ».
Avec la position affichée par les deux camps, il est à craindre que le conflit, qui s’est déjà étendu aux régions Afar et Amhara, se poursuive pendant longtemps encore.

A lire : Guerre au Tigré : des manifestants dénoncent une ingérence internationale

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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