
Face à l’impasse diplomatique entre la RDC et le Rwanda, le Togo prend les devants. Investi d’un mandat par l’Union africaine, le président Faure Gnassingbé intensifie ses efforts de médiation, avec pour objectif de relancer les accords de Luanda et de Nairobi et d’obtenir un accord de paix d’ici fin juin.
Alors que la situation sécuritaire reste tendue dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), le Togo s’affirme de plus en plus comme un médiateur incontournable dans ce conflit régional complexe. En mission officielle à Kinshasa, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, est venu porter un message du président Faure Gnassingbé, mandaté par l’Union africaine pour rapprocher les positions de Kinshasa et Kigali. Cette dynamique diplomatique vise un objectif ambitieux : parvenir à un accord de paix d’ici fin juin.
Une médiation togolaise à visage ferme
Depuis le 13 avril, Faure Gnassingbé a pris le relais de son homologue angolais Joâo Lourenço dans la médiation de la crise entre la RDC et le Rwanda. Ce conflit, nourri par la présence et les actions du groupe armé M23, soupçonné de bénéficier du soutien de Kigali, menace durablement la stabilité de la région des Grands Lacs. Le chef de l’État togolais, reconnu pour sa discrétion diplomatique et son pragmatisme, s’appuie sur une démarche inclusive et progressive, avec le soutien actif de l’Union africaine et des États-Unis.
La visite de Robert Dussey, ce 7 mai à Kinshasa, marque une étape significative dans les efforts de paix. Reçu par le président Félix Tshisekedi, le chef de la diplomatie togolaise est venu faire le point sur les avancées des pourparlers engagés avec toutes les parties impliquées. Portant un message officiel de Faure Gnassingbé, il a réaffirmé la volonté du Togo de maintenir le cap vers une résolution politique durable. Ce geste traduit une intensification de la médiation, qui ne se limite pas aux capitales officielles, mais s’étend aux acteurs régionaux et aux groupes armés.
Relancer les accords de Luanda et de Nairobi
La mission togolaise s’inscrit dans la continuité des initiatives de paix déjà amorcées, notamment les processus de Luanda et de Nairobi. Ces cadres de négociation, bien que ralentis ces derniers mois, représentent les bases sur lesquelles repose le projet de stabilisation régionale. En reprenant le flambeau, Lomé entend redonner une impulsion forte à ces efforts diplomatiques, avec un calendrier clair : un accord de paix d’ici la fin du mois de juin.
L’appui affiché des États-Unis et de l’Union africaine à la médiation conduite par le Togo consolide la crédibilité de cette démarche. À l’heure où les rivalités régionales et les tensions ethniques compliquent les négociations, cet accompagnement international offre au Togo un levier supplémentaire pour peser dans la balance diplomatique. La capacité de Lomé à maintenir le dialogue entre Kinshasa et Kigali, tout en rassurant les partenaires extérieurs, pourrait faire de cette médiation une réussite déterminante pour la paix dans les Grands Lacs.