Condamnation de Zemmour : l’humour noir de Reconquête rattrapé par la loi


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Eric Zemmour
Eric Zemmour

Ce 2 décembre 2025, en France, la Cour de cassation a rejeté les derniers pourvois d’Éric Zemmour, président du parti Reconquête! Ainsi, la condamnation pour complicité d’injure publique et provocation à la haine visant des « mineurs isolés » migrants, conséquences de propos tenus en 2020 sur une antenne de CNews, devient définitive. En parallèle, la Cour a également confirmé une condamnation distincte pour diffamation à l’encontre de l’avocat Patrick Klugman.

Accusations stigmatisantes et généralisantes

En septembre 2020, sur CNews, Zemmour avait qualifié les mineurs isolés migrants de « voleurs », « assassins », « violeurs », estimant qu’« ils n’ont rien à faire ici », et évoquant une « invasion permanente ». La cour d’appel de Paris, en 2024, puis la Cour de cassation, ont jugé ces propos comme « excédant les limites admissibles à la liberté d’expression », en raison de leur « violence » et de leur « généralité ». Aucun débat sur la politique migratoire, aussi sensible soit-il, n’a justifié ces accusations.

Pour Zemmour, la condamnation s’élève à 100 jours-amende, à 100 euros, soit 10 000 euros au total. Le directeur de la publication de l’époque, Jean‑Christophe Thiery de Bercegol du Moulin, alors responsable de l’antenne CNews, écope pour sa part de 3 000 euros d’amende. Quant à CNews, la chaîne avait déjà été condamnée à 200 000 € d’amende administrative par l’ancien régulateur audiovisuel (le Conseil supérieur de l’audiovisuel, devenu Arcom), sanction confirmée en 2022 par le Conseil d’État, puis validée en 2025 par la Cour européenne des droits de l’homme.

Une condamnation déjà lourde d’antécédents

Cette décision s’inscrit dans un contexte de condamnations répétées de Zemmour pour des discours à caractère raciste, xénophobe ou islamophobe. Par exemple, en 2019, il avait été condamné pour des propos visant les immigrés et les musulmans, qu’il avait qualifiés de « colonisateurs ». Au fil des années, les tribunaux ont de plus en plus fréquemment jugé que ses sorties médiatiques franchissaient la ligne entre libre expression politique et incitation à la haine.

Avec ce rejet définitif des pourvois, la justice française envoie un signal fort : même des personnalités médiatiques ou politiques ne sont pas au-dessus des lois quand il s’agit de discours stigmatisants, généralisateurs ou haineux. Le cas Zemmour  et ses condamnations serviront probablement de référence dans l’évaluation future des propos publics, en particulier quand ils visent des populations vulnérables ou migrantes. Dans un contexte politique et médiatique tendu, cette décision pourrait influencer la façon dont les débats autour de l’immigration et de l’identité nationale sont menés, en France et au-delà.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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