Colonisation française : quand l’Algérie se plaît à remuer le couteau dans la plaie


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Abdelmadjid Tebboune, Président d'Algérie
Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune

Le président du Conseil de la nation algérien, Salah Goudjil, a déclaré que « la colonisation de l’Algérie par la France était un colonialisme d’extermination, marqué par la violence et l’oppression ». Une façon de remuer le couteau dans la plaie qui est pourtant en voie de cicatrisation.

Le régime algérien ne rate aucune occasion pour tirer sur la France, en jouant la carte du colonialisme. Que cela soit Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande ou encore Emmanuel Macron, tous les Présidents français qui se sont succédé à la tête de l’État ont fait les frais d’attaques algériennes, aux allures de tentatives d’humiliation au sujet du colonialisme. Pourtant, ces dirigeants français n’ont, en rien, participé à cette violence que les Algériens dépoussièrent à tout va.

Blesser, culpabiliser et indisposer le peuple français

Telle l’histoire du loup et l’agneau. Oui, comme un fonds de commerce, les officiels de ce pays d’Afrique du Nord n’hésitent pas à brandir la carte du colonialisme pour on ne sait encore quel objectif. Sans doute, blesser, culpabiliser et indisposer le peuple français qui n’a rien à voir avec ce qui s’est passé vers les années 50-60. Qu’à cela ne tienne, c’est devenu une chanson servie, chaque fois que cela… chante les officiels algériens, à leurs homologues français et même au peuple français. Même quand la France invite au dépassement.

C’est tout le sens de l’invite faite, vendredi dernier, sur LCI, par la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. La cheffe de la diplomatie française a déclaré ne pas comprendre l’opportunité de prendre « la décision d’étendre l’usage d’un hymne qui date d’une autre époque. Au moment même où le président de la République (française), Emmanuel Macron, et le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, ont décidé, à l’été dernier, de donner un nouvel élan à nos relations ».

« Les résidus du colonialisme français existent toujours »

Pour la cheffe de la diplomatie française, l’hymne national d’Algérie, qui comporte un couplet anti-France, est à « contretemps ». Des propos de la ministre française des Affaires étrangères qui ont fâché en Algérie. Ce jeudi 22 juin, en effet, le président du Conseil de la nation algérien, l’équivalent du Sénat, Salah Goudjil, a réagi à la sortie de l’officielle française. Il s’exprimait à l’ouverture des travaux d’une séance plénière de la chambre haute du Parlement algérien.

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« Les résidus du colonialisme français existent toujours et ils sont arrivés à commenter notre hymne national. La colonisation de l’Algérie par la France était un colonialisme d’extermination, marqué par la violence et l’oppression. Nous ne pouvons pas ignorer ces atrocités, et c’est pourquoi nous continuerons à défendre notre patrimoine et notre histoire », a confié celui qui a vécu dans le maquis de la guerre de libération nationale (1954-1962).

Condamner fermement les vestiges du colonialisme

Si Salah Goudjil dit dénoncer les réactions du « colonialisme français, ancien, nouveau ou renouvelé », face à l’hymne national algérien, il a par ailleurs édulcoré son propos. « Nous ne généralisons pas nos critiques à l’ensemble du peuple français, mais nous condamnons fermement les vestiges du colonialisme qui persistent et continuent de ternir nos relations », a dit le deuxième homme de l’État, suivant la hiérarchie institutionnelle en Algérie.

Le 21 mai dernier, le chef de l’État algérien, Abdelmadjid Tebboune, a signé un décret portant sur l’interprétation de l’hymne national algérien, dans sa version complète y compris le couplet citant la France coloniale, lors des cérémonies officielles en présence du président de la République. L’ancien décret, celui de mars 1986, stipulait l’exécution de l’hymne dans ses cinq couplets, y compris celui anti-France, uniquement lors des Congrès du parti et l’investiture du président de la République.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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