Centrafrique : la journaliste Camille Lepage tuée dans une embuscade qui a fait 10 morts


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La journaliste française Camille Lepage a été tuée dans une embuscade qui a fait au moins dix morts parmi les milices chrétiennes anti-balaka dans l’ouest de la Centrafrique, a affirmé ce mercredi une source de la gendarmerie de Bouar.

L’assassinat de la journaliste française Camille Lepage âgée à peine de 26 ans en Centrafrique a beaucoup ému. L’annonce de son décès a été effectuée mardi soir par l’Elysée. On en sait un peu plus sur les circonstances de sa mort bien qu’elles restent toujours floues. Selon une source de la gendarmerie de Bouar, Camille Lepage a été tuée dans une embuscade qui a fait au moins 10 morts parmi les milices chrétiennes anti-balaka, dans l’ouest de la Centrafrique. « L’embuscade qui a coûté la vie à la journaliste a eu lieu à Gallo, un village situé sur l’axe Bouar-Garoua-Boulaï (Cameroun). Il y a eu des affrontements qui ont duré plus d’une demi-heure et ont fait au moins dix morts, dont quatre anti-balaka et six ex-Séléka et peuls armés », ces derniers ayant tendu l’embuscade, a affirmé cette source.

La jeune journaliste française avait en effet indiqué le 6 mai dernier sur son compte Twitter qu’elle s’en allait en reportage avec les anti-balaka. Selon cette source militaire qui s’est confiée à l’AFP, son assassinat « date de deux jours. Camille Lepage était en compagnie des anti-balaka (milices chrétiennes, NDLR) pour son reportage. Ils seraient tombés dans une embuscade, certainement tendue par des éléments armés qui écument la région. Elle a subi des tirs et les anti-balaka ont remonté le corps ainsi que ceux de leurs compagnons. Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes de son décès».

De son côté, le père Jean Marius Zoumaldé, directeur de Radio Siriri, à Bouar, qui s’est confié à l’agence de presse Reuters a également confirmé que la « journaliste se trouvait dans une zone qui a été le théâtre de violents affrontements entre anti-balaka et militants de l’ex-Séléka », l’ancienne rébellion qui a mené le coup d’Etat contre François Bozizé.

« Elle n’avait pas peur, elle avait la joie de vivre »

Selon la mère de Camille Lepage qui s’est exprimé sur RTL, sa fille « n’avait qu’une envie : c’était de témoigner sur des populations dont on ne parlait pas et qui étaient en danger », soulignant qu’elle avait aussi travaillé au Soudan du Sud, avant de partir pour la Centrafrique. « Elle n’avait pas peur, elle avait la joie de vivre, elle était passionnée par ce qu’elle faisait, c’était une vraie vocation. Elle était extraordinaire, elle était magnifique», a affirmé sa mère. Même son de cloche pour Virginie Terasse, la cofondatrice du studio Hans Lucas, qui représentait la journaliste originaire de la ville d’Angers : « C’est quelqu’un qui venait de l’écrit avant de faire de la photo. Ce n’était pas du tout une tête brûlée. Elle savait exactement ce qu’elle faisait. »

Les photographies de la jeune journaliste originaire d’Angers ont été publiées dans de prestigieux journaux tels que The New York Times, The Guardian, Le Monde, Libération, Le Parisien ou encore Le Nouvel Observateur. Le président français François Hollande a promis de faire la lumière sur son assassinat qui porte désormais à 18 le nombre de journalistes tués depuis le début de l’année dans l’exercice de leurs fonctions, selon Reporters sans frontières. L’organisation s’est dite extrêmement choquée par la mort de Camille Lepage qui, en 2013 déjà, avait fait part du climat de tensions croissant pour les journalistes en Centrafrique.

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