Un sommet citoyen, organisé à Cotonou, au Bénin, a mis son point focal sur la limitation des mandats présidentiels à deux, dans les pays de la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest, pointant directement les Présidents de la Côte d’Ivoire et de la Guinée, respectivement, Alassane Ouattara et Alpha Condé. Qu’en est-il du Sénégalais Macky Sall soupçonné d’emboîter le pas à ses deux pairs.
Des organisations citoyennes ont décidé de prendre le taureau par les cornes et bouter hors de l’espace CEDEAO (Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest) un « virus » qui commence à se propager à grande vitesse. Cette pandémie, des pays comme la Côte d’Ivoire et autre Guinée, où les Présidents respectifs, Alassane Dramane Ouattara et Alpha Condé, ont fait sauter les verrous de la Constitution pour briguer un troisième mandat, en sont victimes.
Au Sénégal, le Président Macky Sall est aussi accusé de projeter un troisième mandat. D’autant que le dirigeant entretient le flou sur la question. C’est fort de ce constat que l’association « Togo debout » a tenu ce sommet citoyen, à Cotonou, au Bénin, les 10 et 11 juillet. Environ 150 délégués d’organisations de la société civile, venus de plusieurs pays de la CEDEAO, ont pris part aux travaux de ce sommet placé sous le thème de la bonne gouvernance, la démocratie et l’alternance dans la sous-région, relève Anadolu.
Le porte-parole de « Togo debout », le professeur David Dosseh du Togo, coordinateur du sommet, a dénoncé que « la crise du 3ᵉ mandat a ainsi débuté et elle se poursuit inexorablement. Il nous revient alors, habitants de cette communauté, de trouver le vaccin pour y mettre fin, au nom des peuples…». Les organisateurs de ce sommet projettent de lancer une vaste campagne de sensibilisation, dans les prochains jours, dans les 15 pays de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest.
L’ONG « Tournons la page », un mouvement citoyen composé de plus de 200 organisations de la société civile, qui milite pour l’alternance démocratique et la bonne gouvernance, a, pour sa part, indiqué que « dans le Top 5 des chefs d’État à la plus longue longévité, quatre sont Africains », ajoutant que « le sommet a précisément eu pour fil conducteur la limitation à deux mandats présidentiels ainsi que la transparence et la crédibilité des processus électoraux, éléments indispensables à la démocratisation des régimes ».
Ce sommet a été l’occasion pour le Président du Bénin, Patrice Talon, de faire la promesse de ne pas se représenter pour un troisième mandat. « Je mesure la portée du relais et, devant vous, je vais m’engager, vous prendre à témoin pour passer ce relais, le troisième dimanche de mai 2026, à celui qui aura la confiance du peuple béninois », a dit Patrice Talon. « Un message fort à l’endroit des peuples africains et les dirigeants qui s’éternisent au pouvoir », a jugé le professeur David Dosseh.
