Cameroun : le vaccin seul peut-il vaincre définitivement la maladie ?


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Vaccin antipaludique « RTS,S »
Vaccin antipaludique « RTS,S »

Le Cameroun a reçu sa première livraison de doses du vaccin antipaludique « RTS,S » recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé. Une bouée pour le pays, mais des questions quant à l’efficacité du vaccin à lui seul pour éradiquer la maladie.

Le Cameroun, tout comme d’autres pays africains, est l’une des zones où le paludisme semble avoir élu domicile. D’où la multiplication des campagnes de vaccination, afin d’éradiquer ou de mettre fin à cette terrible maladie. Tenez ! En date du 21 novembre dernier, le Cameroun a reçu sa première livraison de plus de 330 000 doses du vaccin antipaludique « RTS,S » recommandé par l’OMS (organisation mondiale de la santé). Malgré la panoplie des mesures de lutte contre le paludisme, la tuberculose, le Vih Sida,.., mises sur pied par le gouvernement camerounais, quelques interrogations taraudent toujours dans l’esprit des populations : la vaccination est-elle une priorité pour quelqu’un qui a faim ? Ces vaccins sont-ils bien examinés avant leur usage ? Ces vaccins nous sont-ils donnés gratuitement ? Qui supporte les frais de transport, de stockage et la motivation des personnels de santé et autres, qui doivent les administrer ? Pourquoi n’assainit-on pas le lieu de vie des populations, comme c’était fait autrefois ?

Combattre la maladie sans des conditions minimales

Pour l’électricien Cédric Engami, « notre gouvernement, malgré la famine qui nous ronge au quotidien, fait beaucoup d’effort pour nous mettre à l’abri des maladies endémiques et pandémiques. Quant à lui, le vaccin est le seul moyen par lequel nous devons passer, afin de mettre hors d’état de nuire, ces maladies. Ce vaccin antipaludique, apprend-t-on, le premier du genre, qui vient de fouler le sol camerounais, est-il passé dans nos laboratoires ? Si non, sommes-nous les cobayes ? Mais pour ma part, je crois que la vaccination seule ne pourra pas résoudre le problème. Peut-on combattre les maladies, lorsque les caniveaux ne sont pas curés ? L’eau non assainie ? Les tas d’immondices çà et là ? Les constructions dans les zones marécageuses ? De nombreux cas d’inondations enregistrés dans les grandes et petites villes du pays ? La vente des denrées alimentaires à même le sol dans les marchés ».

« Introduire des vaccins, c’est comme ajouter un joueur vedette sur le terrain »

« Alors, au vu de toutes ces interrogations, j’ai envie de dire que nos dirigeants survolent les problèmes au lieu de trouver des solutions », a-t-il ajouté. Selon, la couturière Charlotte Tihomane, « l’acquisition des cargaisons de vaccins n’est pas mauvaise, même si elle nous coûte les pieds et les mains. Avant l’arrivée de ces vaccins, il faut multiplier des séances de formations et de recyclages du personnel de santé, procéder au recrutement des personnes qui ne sont pas du corps médical, lesquelles, en compagnie des agents de santé, et à longueur de journées, vont sillonner avec des glacières, les quartiers, les églises et mosquées, les marchés, les écoles, les centres de loisirs,… Tout ceci a aussi un coût non négligeable ».

« Malgré le coût très élevé de ces campagnes, je trouve en cela, une preuve palpable que les dirigeants se soucient énormément du bien-être des populations », a-t-elle conclu. « Introduire des vaccins, c’est comme ajouter un joueur vedette sur le terrain. Avec cette mesure tant attendue, menée par les dirigeants africains, nous entrons dans une nouvelle ère en matière de vaccination et de lutte contre le paludisme, et nous espérons sauver la vie de centaines de milliers d’enfants chaque année », a indiqué Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF.

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