Cameroun : l’ultimatum de Tchiroma au régime


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Issa Tchiroma Bakary
Issa Tchiroma Bakary

Issa Tchiroma Bakary hausse le ton face au pouvoir camerounais. L’opposant a lancé un ultimatum de 48 heures pour la libération des manifestants arrêtés après la présidentielle. Il menace de « conséquences politiques » si le régime ne répond pas à ses exigences.

Après plusieurs jours d’un silence très commenté dans un contexte post-électoral explosif, Issa Tchiroma Bakary, candidat de l’opposition, est sorti de sa réserve avec un avertissement retentissant. S’adressant directement aux autorités, il a lancé un ultimatum de 48 heures pour la libération sans condition de toutes les personnes interpellées lors des manifestations de contestation des résultats de la présidentielle.

Un discours offensif et un « gangstérisme d’État » dénoncé

Issa Tchiroma, que ses partisans présentent désormais comme le « président élu », est réapparu dans une prise de parole au ton particulièrement grave et offensif. Il a dénoncé avec vigueur ce qu’il qualifie de « gangstérisme d’État » et de « terrorisme d’État », accusant le régime de procéder à des « purges ethniques » et des « arrestations arbitraires » à travers le pays.

« On ne peut pas gouverner contre son peuple. Ceux qui ont été interpellés n’ont fait qu’exprimer un droit fondamental », a-t-il martelé. Selon lui, la répression des contestataires ne saurait se substituer à un dialogue ouvert et transparent pour résoudre la crise post-électorale.

Une menace aux « conséquences politiques »

L’opposant a clairement conditionné la suite du mouvement de contestation à la libération des détenus. « Je donne 48 heures pour libérer tous nos enfants et nos compatriotes détenus dans les prisons du Cameroun. À défaut, le peuple camerounais se considérera en légitime défense et prendra ses responsabilités », a-t-il déclaré.

Tchiroma, ancien allié du régime et désormais son critique le plus virulent, promet de « récupérer le pouvoir » qu’il estime lui avoir été confisqué. Ce discours, qui intervient après des appels aux « villes mortes » diversement suivis, marque un tournant en exigeant une action immédiate du pouvoir.

Jusqu’à présent, les autorités justifient les interpellations par la nécessité de maintenir « l’ordre public » face à ce qu’elles considèrent comme des troubles. Aucune réaction officielle n’a été enregistrée à la suite de la déclaration percutante d’Issa Tchiroma. Les familles des détenus, qui vivent dans l’angoisse et l’incertitude quant au sort de leurs proches, retiennent leur souffle.

Maceo Ouitona
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Maceo Ouitona est journaliste et chargé de communication, passionné des enjeux politiques, économiques et culturels en Afrique. Il propose sur Afrik des analyses pointues et des articles approfondis mêlant rigueur journalistique et expertise digitale
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