
Le Burkina Faso entre dans une nouvelle ère de célébration patriotique. Ce jeudi 6 novembre 2025, le premier cérémonial militaire d’hommage mensuel à Thomas Sankara s’est tenu au mémorial qui porte son nom, à Ouagadougou.
Institué par les autorités de la transition, cet événement marque la volonté du pouvoir burkinabède raviver la mémoire et les idéaux du père de la Révolution.
Un hommage désormais mensuel au héros national
Décision symbolique et hautement politique, le 15 octobre 2025, jour anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara, a vu la mise en place d’un cérémonial militaire d’hommage mensuel. Désormais, chaque premier jeudi du mois, les Burkinabè auront rendez-vous au mémorial de l’ancien Président révolutionnaire pour un moment de recueillement, de réflexion et d’unité nationale.
La cérémonie inaugurale, débutée à 15 heures 15 minutes heure locale sur le site du mémorial, ce jeudi, a été placée sous la présidence du Dr Ousmane Bougouma, président de l’Assemblée législative de transition (ALT). Devant un parterre d’invités, de représentants des forces armées et de citoyens venus nombreux, il a rendu un hommage appuyé à celui qu’il a qualifié de « boussole morale et politique pour le peuple burkinabè ».
Ousmane Bougouma : « Faire vivre l’esprit de Sankara au quotidien »
Dans son allocution, le président de l’ALT a invité le peuple burkinabè à s’approprier ce cérémonial et à y participer activement. « L’héritage du capitaine Thomas Sankara n’appartient pas au passé, mais à notre présent et à notre avenir. Chaque cérémonie est un appel à vivre ses idéaux : l’intégrité, la justice sociale, la souveraineté et l’amour de la patrie », a-t-il déclaré.
À travers cette initiative, le gouvernement burkinabè entend ancrer les valeurs sankaristes au cœur du renouveau national prôné par le capitaine Ibrahim Traoré et sa Révolution progressiste populaire (RPP).
Une symbolique forte dans le contexte de la transition
L’instauration de ces hommages mensuels survient à un moment où au Burkina Faso, il est question de redéfinition du projet national. En s’appuyant sur la figure de Thomas Sankara, symbole de courage, d’indépendance et d’intégrité, les autorités souhaitent mobiliser les énergies autour d’un idéal commun : celui d’un Burkina Faso souverain, solidaire et résilient face aux défis sécuritaires et économiques.
Le mémorial Thomas Sankara, lieu de mémoire mais aussi d’éducation patriotique, devient ainsi un espace vivant de transmission des valeurs révolutionnaires. À travers la musique militaire, les dépôts de gerbes, les minutes de silence et les discours officiels, ce cérémonial ambitionne d’entretenir la flamme du sankarisme et de rappeler aux jeunes générations le sens du sacrifice et du service à la nation.
Sankara, plus vivant que jamais
Presque quarante ans après sa disparition tragique, Thomas Sankara demeure une figure centrale de l’imaginaire collectif burkinabè et africain. Pour beaucoup, il incarne la probité, la dignité africaine et la lutte contre la dépendance.
En instituant ce rituel national, le Burkina Faso institutionnalise la mémoire du « Capitaine des pauvres » et en fait un pilier du renouveau patriotique. Les autorités de la transition espèrent ainsi construire une continuité historique entre la révolution sankariste des années 1980 et les aspirations actuelles du pays à plus de justice et d’indépendance.
Vers un rendez-vous national régulier
Le rendez-vous est désormais pris : chaque premier jeudi du mois, les Burkinabè se réuniront pour honorer la mémoire de Thomas Sankara. Une manière, selon les organisateurs, de faire du patriotisme un acte concret et régulier, et non une simple commémoration annuelle.
En réhabilitant cette mémoire et en la plaçant au centre du calendrier national, le Burkina Faso affirme son attachement à ses racines révolutionnaires. Plus qu’un hommage, c’est un engagement collectif à poursuivre le rêve d’un pays debout, libre et intègre à l’image de celui qui en fut le symbole le plus éclatant.



