Brice Kapel fait le show


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Brice Kapel sillonne le monde depuis dix ans avec Coloricocola, un spectacle qu’il a conçu pour un public familial. Au menu : musique, chants, danses, arts du cirque…Tous les ingrédients sont là pour éblouir le public.

Il est accueilli sous un tonnerre d’applaudissement par les enfants du centre de loisirs Sevran, à Paris. Du haut de ses 1m 80, dynamique, et athlétique, c’est un monde en couleur que Brice Kapel leur offre à la veille de Noël : Coloricocola. Tous sont émerveillés par ce spectacle qu’il a monté en 2000. « C’est parti d’un travail que je faisais avec les enfants. On a choisi Coloricocola qui signifie le monde des couleurs. J’ai essayé d’expliquer aux enfants que « coco » désignait un homme et « colori » tout simplement couleurs. ».

Brice Kapel a de l’énergie à revendre. Il déclare la devoir à Charly, son fils né en 1992. « C’est grâce à lui que Coloricocola a vu le jour », dit-il fièrement. « Charly a été une révélation pour moi. Avant sa naissance, j’étais professeur de musique dans les collèges et lycées. C’est en l’emmenant voir des spectacles pour enfants que j’ai décidé de m’engager dans cette aventure. J’ai constaté que les parents étaient tristes, voire déprimés en y accompagnant leur progéniture. Je voulais monter un spectacle de qualité qui permette à toute la famille de s’amuser». Brice Kapel, originaire du Togo, est en effet très attaché à la famille. «En Afrique, on a une éducation de partage avec les personnes âgées, la famille est primordiale», explique-t-il.

« Comme un arbre, si on me coupe de mes racines, je meurs ». Il n’a pas oublié l’Afrique et sa culture de transmission orale. Il effectue un retour aux sources permanent à travers Coloricocola. « Dans ce projet je fais beaucoup jouer mes traditions et mes racines. Elles sont essentielles pour moi. Si je me coupe d’elles, que vais-je apprendre à mes enfants sur leurs origines ?», s’interroge-t-il.

Retour aux sources

C’est sous une chaleur torride, en 1970, que Brice Kapel a quitté le Togo où il a vu le jour en 1962. La France rongée par un hiver glacial est la destination finale pour lui et ses sept frères et sœurs. « L’hiver 70 a été rude. On nous mettait des collants en dessous des pantalons pour nous réchauffer. C’était un véritable choc de quitter le soleil pour la neige. On a mis huit mois avant de pouvoir manger la nourriture française». Heureusement, confie-t-il, « mon papa journaliste et ma mère enseignante étaient là pour nous soutenir ».

Il a effectué plusieurs séjours aux Etats-Unis durant sa jeunesse pour prendre des cours de musique. De retour en France dans les années 80, il a assuré les premières parties des concerts de multiples artistes français. « Professionnellement je pouvais faire de la musique, mais je n’étais pas armé pour affronter le monde du show-business », analyse-t-il.

Mauvaise promotion

Mais la vie est loin d’être un fleuve tranquille pour Brice Kapel. Dix ans de travail, et son spectacle n’est toujours pas sous les feux des projecteurs. Il en a vu de toutes les couleurs pour le promouvoir. Il regrette que les médias s’y soient désintéressés. « Coloricocola a été victime d’une mauvaise promotion. J’ai signé avec Universal Polydor en 2000, mais je les ai quitté au bout de 4 ans car on était en désaccord », confie-t-il. «Et pourtant le succès est au rendez-vous, affirme t-il, il n y a qu’a voir le regard des gens quand ils viennent me voir. Ils sont toujours très heureux ! »

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Un spectacle ludique et instructif

Bien que n’étant pas largement médiatisé, Brice Kapel est très fier de son projet qui attire toujours autant de monde. « La vie n’est pas facile, il faut se battre » : un autre message fort qu’il transmet aux petits. « J’ai mis dix ans à avoir la mouture du spectacle que je voulais faire. Il y a de la danse, du mime, des arts du cirque, de la musique. Lors de mon dernier concert à l’opéra Bastille, les gens étaient bluffés », raconte-t-il.

Coloricocola a fait le tour du monde. Brice Kapel se produit régulièrement en Afrique, au Japon, et aux Etats-Unis. L’artiste fourmille d’idées pour le futur. Il travaille actuellement sur un album pour adulte qui sortira au mois de mai prochain. « J’y chante dans ma langue maternelle. Mes parents m’ont aidé à écrire les textes ». Et Coloricocola continue toujours de faire rêver. « J’ai 180 dates de concerts par an. Depuis novembre j’en ai effectué une cinquantaine », signale-t-il. La preuve qu’on peut être un artiste à part entière sans être sous les feux des projecteurs.

Le site de Brice Kapel

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