Boualem Sansal condamné : un écrivain au cœur d’un bras de fer diplomatique entre Paris et Alger


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Boualem Sansal
Boualem Sansal

En Algérie, la cour d’Appel d’Alger a confirmé la peine de cinq ans de prison infligée à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 80 ans, incarcéré depuis novembre 2024. Poursuivi pour atteinte à l’unité nationale après des propos sur les frontières algéro-marocaines, il est aussi accusé d’outrage à corps constitué et de menaces à la stabilité de l’État. Sa condamnation, dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, suscite une vive réaction de Paris, qui invoque la santé fragile de l’écrivain et appelle à sa libération.

La cour d’Appel d’Alger, ce 1er juillet 2025, a confirmé la condamnation à cinq ans de prison de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, âgé de 80 ans. Accusé notamment d’atteinte à l’unité nationale, Sansal est incarcéré depuis le 16 novembre 2024. Cette décision judiciaire, déjà prononcée en première instance en mars 2025, repose principalement sur des propos tenus lors d’un entretien accordé au média français Frontières, classé à l’extrême droite.

L’écrivain y avait déclaré que certaines zones de l’ouest algérien appartenaient historiquement au Maroc avant la colonisation française, des propos considérés comme une remise en question de l’intégrité territoriale du pays. Le parquet algérien avait requis une peine plus lourde, allant jusqu’à dix ans de réclusion. Le jugement de ce 1er juillet, en deçà des réquisitions, confirme néanmoins la sanction, dans un contexte politique et diplomatique particulièrement tendu.

Des accusations multiples aux résonances politiques

Boualem Sansal n’est pas seulement poursuivi pour ses déclarations sur les frontières : il est également accusé d’outrage à corps constitué, de possession de publications jugées menaçantes pour la stabilité de l’État, et de pratiques portant atteinte à l’économie nationale. Cette accumulation de chefs d’inculpation souligne la gravité de la situation.

La France plaide pour la clémence

Face à cette condamnation, le Premier ministre français François Bayrou a exprimé l’espoir de mesures de grâce de la part du président algérien Abdelmadjid Tebboune. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, personnellement proche de Sansal, a lui aussi plaidé pour une libération rapide de l’écrivain.

Le gouvernement français met également en avant l’état de santé préoccupant de Boualem Sansal, atteint d’un cancer de la prostate. L’écrivain aurait été hospitalisé à plusieurs reprises depuis son incarcération, après avoir entamé une grève de la faim en février 2025.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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