Bibi Tanga chante « Yellow Gauze », un album inlassable


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Le Pr Inlassable et Bibi Tanga

Bibi Tanga et le Pr Inlassable sont en concert ce jeudi, à Paris. L’occasion de découvrir l’envoûtant et délicieusement zen Yellow Gauze, le premier album que les deux compères ont réalisé ensemble.

Le charme et le talent de Bibi Tanga avaient déjà séduit Afrik avec Le vent qui souffle, le premier album solo de cet artiste d’origine centrafricaine. L’enthousiasme est le même, si ce n’est plus grand, pour Yellow Gauze, son deuxième opus. Lorsqu’on l’écoute, on se laisse transporter par la musique inattendue, comme venue d’un autre monde. Et quand l’album se termine, c’est simple : on en redemande.

Alchimie humaine et sonore

C’est le résultat d’une rencontre improbable avec Bibi Tanga et Jean Dindinaud, un DJ français qui mixe sur trois platines CD et réalise des effets spéciaux avec un Kaoss Pad, un modulateur de son tactile. « Pour moi, c’est un peu comme la peinture, explique Jean Dindinaud, de derrière ses petites lunettes rondes. Au lieu d’isoler une couleur, j’isole un son que je module plus ou moins. Je le fais converser avec d’autres sources sonores. Tous les sons tournent en boucle, ils se répètent inlassablement ». D’où son nom de scène « Professeur inlassable »…

Ce système convient bien à Bibi Tanga. « Il y a l’immédiateté de la musique, souligne l’inventeur du bluesypop – mélange de hip-hop, de funk et de blues. Ça change du studio où tu dois attendre que tout le monde arrive, que tout se mette en place… Avec les musiciens que je connais, on se cale vite, mais avec ceux que je ne connais pas, je trouve que c’est paralysant ».

Grisante sérénité

En écoutant Yellow Gauze, qui sort ce jeudi, la seule paralysie que l’on risque de ressentir est celle qui accompagne une sérénité agréable et grisante. Il faut dire que l’osmose entre les deux artistes est parfaite. Sur le décor sonore hypnotique du Pr Inlassable, où se marient des tonalités que l’on n’aurait jamais imaginées ensemble, Bibi Tanga pose sa voix chaleureusement caverneuse. Une voix qui déclame un vibrant chant mortuaire dans « Ayo », chanté en sango, ou narre le drame de l’esclavage dans « Wade in the water » et « Au fil du temps ». Des thèmes graves abordés sans lourdeur, pour faire passer le message en douceur.

Pour les deux acolytes ce soir, c’est le grand soir : le concert à la Cigale. Si le Pr Inlassable est aussi serein en interview que Bibi Tanga, sur scène, c’est une autre histoire. « Pour moi, c’est plus chaotique. Bibi reste complètement naturel, il me rassure », confie-t-il. En voyant Bibi Tanga si posé, on comprend pourquoi.

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