Babes Wodumo : Le retour triomphal de la reine du gqom


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Babes Wodumo
Babes Wodumo

Cinq ans après avoir quitté la scène suite au décès tragique de son mari Mampintsha, la Queen of Gqom Babes Wodumo revient en force avec « Mabheshingo », un album chargé d’émotion qui mêle hommage au passé et promesse d’avenir. Portrait d’une artiste qui transforme le deuil en renaissance musicale.

Après cinq années d’absence qui ont marqué la scène musicale sud-africaine, Babes Wodumo fait son grand retour avec « Mabheshingo », un album qui transcende le simple comeback pour devenir un véritable manifeste de résilience et d’amour.

Une renaissance après l’épreuve

Le silence de Bongekile Simelane, de son vrai nom, était le temps nécessaire pour panser les blessures d’une perte déchirante : celle de Mampintsha, son mari et complice musical, emporté par un AVC la veille de Noël 2022. Un drame qui a sidéré l’Afrique du Sud, laissant la Queen of Gqom seule avec leur fils Spontshi et un héritage musical inachevé.

@gagasifm Earlier on the Midday Connexion— we were joined by the Queen of Gqom “Mabheshingo”. Babes Wodumo released her long-awaited EP Mabeshingo today, marking her return to the music scene following a hiatus after the death of her husband and long-time collaborator, Mampintsha. #TheMiddayConnexion #GagasiFM #TheSoundOfKZN ♬ original sound – GagasiFM

« J’ai ajouté quelques chansons que Mampintsha m’a laissées, j’ai hâte que tout le monde les entende. Ouais ! Je suis toujours la reine du gqom« , a-t-elle confié sur Instagram, transformant sa douleur en force créatrice.

« Mabheshingo » est une œuvre hybride où se mêlent les voix du passé et du présent, où les productions inachevées de Mampintsha trouvent leur accomplissement dans l’interprétation vibrante de Babes.

Ce projet marque aussi une évolution dans l’approche artistique de l’artiste. Celle qui a révolutionné le gqom avec « Wololo » en 2016, propulsant ce genre underground de Durban sur les scènes internationales jusqu’à figurer sur la bande originale de Black Panther, prouve qu’elle n’a rien perdu de sa capacité à innover.

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La force d’une icône

Le parcours de Babes Wodumo incarne la renaissance par la musique. Née en 1994 à Lamontville, elle a construit sa carrière en bousculant les codes, en s’imposant dans un milieu dominé par les hommes, et en faisant du gqom un mouvement culturel.

Son absence de la scène n’était pas une fuite, mais un processus de reconstruction. Entre le deuil, la maternité et la nécessité de redéfinir son identité artistique sans son binôme créatif, elle a pris le temps nécessaire. Un temps qui l’a rendue plus déterminée.

Avec « Mabheshingo », Babes Wodumo ne cherche pas à effacer le passé ou à tourner la page. Elle l’honore, le célèbre, le transforme en carburant créatif. Les fans y retrouveront l’énergie hypnotique qui a fait sa signature, ces rythmes saccadés du gqom qui font vibrer les corps, mais aussi une profondeur émotionnelle nouvelle, forgée par l’adversité.

À 31 ans, Babes Wodumo n’a pas dit son dernier mot. Elle qui a traversé le deuil, les critiques, les obstacles personnels et professionnels, revient plus forte et plus légitime que jamais dans son titre de reine du gqom. « Mabheshingo » n’est pas une fin, mais un nouveau chapitre, celui d’une artiste qui a appris à transformer la douleur en art, et qui continue d’écrire l’histoire de la musique sud-africaine.

La scène africaine retrouve enfin l’une de ses voix les plus singulières. Et si une chose est certaine, c’est que Babes Wodumo n’a jamais abdiqué son trône. Elle l’a simplement quitté le temps de se reconstruire. Le règne continue.

Masque Africamaat
Spécialiste de l'actualité d'Afrique Centrale, mais pas uniquement ! Et ne dédaigne pas travailler sur la culture et l'histoire de temps en temps.
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