Arche de Zoé : vers une mascarade de procès ?


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Le procès des six membres de l’Arche de Zoé inculpés d’enlèvement d’enfants et d’escroquerie s’ouvre le 21 décembre, devant la Cour criminelle de N’Djamena, au Tchad. D’après certaines rumeurs, les dirigeants français et tchadien Nicolas Sarkozy et Idriss Déby Itno se seraient arrangés, lors du sommet UE-Afrique à Lisbonne, pour que les Français, après une probable condamnation, soit graciés ou extradés vers leur pays.

Deux mois après le début de l’affaire de l’Arche de Zoé, le procès des six Français de l’association s’ouvre, le 21 décembre, devant la Cour criminelle de N’Djamena, au Tchad. Pour Eric Breteau, le président de l’ONG et principal accusé, le procès ne sera qu’ « une parodie ». La défense des membres de l’ONG qui avaient, à plusieurs reprises, dénoncé la « célérité » de l’instruction, a fait part, selon l’AFP, de son intention d’ « introduire un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême ».

Mais selon certaines rumeurs, les Français n’auraient pas à s’inquiéter. Dans les couloirs du palais de justice tchadien, on parle d’accorder une grâce ou d’extrader les six accusés vers leur pays, sous couvert de coopération judiciaire franco-tchadienne. Selon un magistrat tchadien qui s’est confié à l’AFP, le Tchad et la France avaient « échafaudé le scénario d’une sortie de crise ».

Les Français pourraient-il être graciés ou extradés ?

Lors du sommet UE-Afrique qui s’est tenu le week-end dernier, le président tchadien Idriss Déby Itno et son homologue français Nicolas Sarkozy ont discuté de l’affaire l’Arche de Zoé. « Les deux hommes ont exprimé leur volonté commune de dénouer la situation » a déclaré, selon l’AFP, David Martinon, le porte-parole de l’Elysée. Tous les deux sont pris sous le feu de leurs opinions publiques. Les Tchadiens voulant que le procès aient lieu à N’Djamena et la majorité des Français souhaitant qu’il se déroule sur leur territoire national. D’ailleurs, un observateur étranger des droits de l’homme confiait au journal français Libération daté du 11 décembre, que « même si l’ensemble de la procédure judiciaire est critiquable, on ne peut tout de même pas protester si les gens de l’Arche de Zoé rentrent en France pour purger leurs peines… »

Cependant, rien ne permet de dire si les deux dirigeants ont parlé d’une possible extradition ou d’une amnistie accordée aux Français. Au même moment à N’Djamena, les magistrats tchadiens travaillaient pour accélérer la procédure. D’après le quotidien Libération, le ministre tchadien de la Justice avait signalé que le dossier Arche de Zoé devait être traité de manière « prioritaire ».

La Chambre d’accusation tchadienne avait inculpé, mercredi dernier, les Français « pour enlèvement d’enfants tendant à compromettre leur état civil, faux en écritures publiques et grivèlerie », et les trois Tchadiens ainsi qu’un Soudanais pour « complicité » d’enlèvement de mineurs.

Pour sa part, l’association clame toujours son innocence et affirme que les 103 enfants qu’elle allait acheminer le 25 octobre d’Abéché vers la France, où des familles d’accueil les attendaient, sont des orphelins du Darfour, région en proie à la guerre civile, ou bien que les intermédiaires locaux chargés de les trouver les ont présentés comme tels.

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