
L’Algérie a transformé le week-end des 31 mai et 1er juin 2025 en véritable fête nationale dédiée à ses enfants. De la capitale aux wilayas les plus reculées, la Journée mondiale de l’enfance a mobilisé institutions, familles et collectivités locales autour d’un message fort : placer la jeunesse au cœur du projet de société algérien.
Au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria d’Alger, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Brahim Mouloudji, a présidé une cérémonie solennelle. Trente jeunes talents, lauréats de concours scientifiques, artistiques et sportifs, ont été mis à l’honneur, tandis qu’un chœur exceptionnel de deux cents écoliers reprenait en chœur l’hymne « Ana Watani ».
Dans son allocution, le ministre a souligné « une avancée remarquable » dans le domaine de la protection de l’enfance et s’est engagé à « faire de la créativité juvénile le véritable moteur de l’Algérie nouvelle ».
Cette ambition gouvernementale s’est concrétisée par la signature d’une déclaration conjointe au siège de l’UNICEF-Algérie. Les représentants de l’organisation internationale et les autorités nationales se sont félicités des « acquis remarquables réalisés en matière de prise en charge et de protection des générations futures ». Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la mortalité infantile a été divisée par deux en vingt ans, et la scolarisation primaire atteint désormais un taux quasi universel.
L’esprit de célébration a largement dépassé les frontières de la capitale. À Boumerdès, une parade colorée de chars décorés aux couleurs des droits de l’enfant a animé le front de mer, créant un spectacle mémorable pour les familles. La diversité des activités proposées – ateliers de robotique, tournois de mini-football, spectacles de rue – a attiré plus de deux mille enfants, car cette célébration s’enracine profondément dans chaque commune du pays.
Un rendez-vous aux origines historiques multiples
La date du 1er juin trouve ses origines dans l’après-guerre mondiale. C’est en 1949, lors d’un congrès de la Fédération démocratique internationale des femmes à Moscou, que fut instituée pour la première fois cette Journée internationale de l’enfance. De nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe du Sud – dont l’Algérie, la Chine ou le Portugal – l’ont rapidement adoptée.
Cependant, en 1954, l’Assemblée générale de l’ONU a appelé les États membres à célébrer une Journée mondiale de l’enfance autour du 20 novembre, date anniversaire de la future Convention relative aux droits de l’enfant, signée en 1989. Cette coexistence explique pourquoi deux rendez-vous annuels marquent aujourd’hui le calendrier international : le 1er juin, davantage axé sur la célébration et la fête, et le 20 novembre, consacré prioritairement au plaidoyer et à la sensibilisation.
Le dividende démographique algérien : un atout stratégique
Cette effervescence nationale reflète fidèlement la réalité démographique du pays. Selon les dernières données 2024 d’IndexMundi et du CIA Factbook, 29,6% des Algériens ont moins de 15 ans, tandis que 13,9% appartiennent à la tranche d’âge 15-24 ans. Au total, plus de 43% de la population totale est constituée de jeunes, avec un âge médian qui ne dépasse pas 29 ans – un contraste saisissant avec la moyenne européenne de 44 ans.
Ce « dividende démographique » constitue un formidable levier de développement : un vivier exceptionnel d’entrepreneurs, d’ingénieurs, d’artistes et de sportifs, parfaitement positionné pour accompagner la diversification économique que l’Algérie ambitionne.
Au-delà de la dimension symbolique, la Journée mondiale de l’enfance 2025 aura confirmé une évolution majeure dans l’approche algérienne : les enfants deviennent de véritables acteurs de leur développement.