Algérie – législatives 2012 : les Algériens de France appelés à voter


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Les 8, 9 et 10 mai, la communauté algérienne de France sera appelée aux urnes pour élire ses quatre députés. Mais le spectre d’une forte abstention plane autour de ces élections. Le gouvernement met la pression.

Les élections législatives en Algérie approchent. Le 10 mai, les Algériens voteront pour élire leurs favoris. Comme à son habitude, la communauté algérienne de France commencera à voter en avance. Traditionnellement, les élections pour désigner les députés en Europe, et particulièrement en France où se trouve la majorité de la diaspora algérienne, se dérouleront sur six jours dont un week-end. Cela afin de laisser le temps aux ressortissants de se déplacer dans les consulats pour voter.

Sauf que cette année, le calendrier électoral de la France n’a pas été pris en compte avant de fixer la date du 10 mai. En effet, le 6 mai, les Français seront appelés à élire leur chef d’Etat à l’occasion du deuxième tour de l’élection présidentielle. Il n’est donc pas possible d’ouvrir les bureaux de vote le même jour. Ceux-là ne seront opérationnels qu’à compter du 8 mai. Trois jours de vote au lieu de six, et en pleine semaine, appel au boycott… Le taux d’abstention risque d’être élevé, et ce, malgré l’implication et la bonne volonté des autorités consulaires. De son côté, le gouvernement algérien met la pression dans les consulats.

Des promesses hier, des ratés aujourd’hui…

Ils sont au total vingt-trois candidats à prétendre défendre les droits et les valeurs des Algériens de France. Mais combien le feront avec force et conviction ? Seront-ils réellement présents sur le terrain ? Certains ne croient plus en ces députés qui ont brillé par leur absence à l’instar du député sortant du Front de Libération National (FLN) qui a passé le plus clair de son temps en Afrique du Sud. Qu’en sera-t-il de Djamel Bouras, en tête de liste du FLN cette année, si le parti est réélu ? Après cinq ans de représentativité, certains ne connaissent ni le nom, ni le visage de leur député. Pourtant, seuls deux députés pour la circonscription Nord et deux autres pour la circonscription Sud de la France sont élus.

Cette nouvelle bataille électorale a commencé par une vive opposition au FLN et à son double, El Moustakbel. Les deux partis sont accusés d’avoir débuté leur campagne avant l’heure. Plusieurs partis ont demandé leur exclusion des élections. En réalité, ils ne sont pas les seuls à être entrés en campagne avant la date légale. Le candidat du FFS, Samir Bouakouir, a reconnu avoir distribué des tracts sur un marché de Montreuil, rapporte Liberté Algérie.

L’ANR place le plus jeune de ses candidats hamidou_1_.jpg

Cette année, les élections sont aussi marquées par la présence d’un jeune candidat : Hamidou Boucetta. En tête de liste du parti de l’Alliance Nationale Républicaine (ANR), Hamidou Boucetta, né à Tours, dans le département de l’Indre-et-Loire, n’a que vingt-six ans mais semble être très impliqué. Cet ingénieur commercial entend apporter un regard nouveau sur la politique algérienne. Son engagement politique est né de deux constats : « Notre communauté est mal représentée et les représentants que nous avons élus n’ont pas rendu compte de leur action ou inaction ! », affirme-t-il. « Notre pays arrive à un tournant historique. A l’heure du « Printemps arabe », nous devons, nous jeunes générations, prendre part aux réformes institutionnelles et constitutionnelles dont notre pays a besoin pour garantir aux futures générations un avenir meilleur. L’Algérie a besoin d’un renouveau politique qui induit nécessairement le renouvellement de la classe politique », estime Hamidou.

D’après lui, son élection à l’Assemblée Populaire Nationale (APN) serait positive pour la diaspora : « Pour la première fois, la communauté algérienne établie en France pourrait désigner un député qui est né et qui a vécu au sein de cette même communauté et qui en connait les attentes et les préoccupations ». Son programme, axé autour de dix engagements, est réparti en trois volets : le renforcement des liens avec l’administration, la promotion des passerelles de solidarité avec l’Algérie et la participation au développement économique et social du pays.

Crée en 1995, à l’initiative de Rédha Malek (membre de la délégation du FLN pendant les Accords d’Evian) et Ali Haroun (ancien responsable de la Fédération de France du FLN), l’ANR est aujourd’hui dirigé par le Docteur Belkacem SAHLI, trente-huit ans, le plus jeune des chefs de partis algériens.

 Site Internet du candidat :

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