Afrique du Sud : l’opération policière anti-mineurs commanditée


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La police sud-africaine aurait reçu l’ordre de mettre fin à la grève des mineurs de Marikana. La semaine dernière, le président Jacob Zuma s’était élevé contre ce conflit social qui paralyse l’Afrique du Sud depuis cinq semaines. Ainsi, ce samedi, les forces de l’ordre sont entrées en action en perquisitionnant les résidences des grévistes. La descente aurait fait plusieurs blessés.

Mot d’ordre : mettre fin à la grève des mineurs de Marikana. Ce serait l’ordre donné aux 500 policiers qui ont fait, ce samedi à l’aube, une descente dans les lieux de résidence des mineurs grévistes de la société Lonmin. La semaine dernière, Jacob Zuma avait manifesté sa volonté d’en finir avec ce conflit social qui paralyse l’Afrique du Sud depuis plus de cinq semaines. « Les forces de sécurité ont reçu l’ordre vendredi de mettre fin aux troubles dans la « ceinture de platine » autour de Rustenburg », rapporte Euronews.com.

Le Président sud-africain était sorti de son silence pour condamner les troubles dans le secteur minier. Il avait pris la parole devant le Parlement pour « discuter de la façon de traiter ce problème, et très bientôt nous pourrons dire au pays (ce que nous allons faire) parce que ce n’est plus acceptable ».

Suite à la descente de la police, qui aurait fait plusieurs blessés selon l’agence Sapa, le gouvernement sud-africain avait assumé cet assaut lancé contre les mineurs de Marikana. « Il est nécessaire d’intervenir car nous sommes arrivés à un point où il faut faire des choix importants », s’est confié à l’AFP Mac Maharaj, porte-parole de la présidence. « Si nous laissons cette situation se développer, l’économie va en souffrir gravement », s’est-il justifié.

Depuis le 10 août, les mineurs de Lonmin, troisième producteur mondial de platine, font grève pour protester contre les conditions de sécurité et réclamer une revalorisation salariale pour tripler leurs revenus de 400 à 1 200 euros mensuels. L’offre de la société britannique, portant sur une augmentation de 98 euros, a été rejetée par les salariés. Les mineurs prévoyaient vendredi de manifester devant le siège du gouvernement à Pretoria, ce qui expliquerait, peut-être, cette intervention de 500 policiers, appuyés par 150 militaires, sur les lieux de résidence des mineurs grévistes.

Ce conflit social a pris une tournure dramatique le jeudi 16 août lorsque la police sud-africaine a ouvert le feu sur les manifestants en causant la mort de 34 grévistes. Sans oublier les dix autres morts à la suite de luttes intersyndicales. Au total, le mouvement social des mineurs de Marikana dispose à son actif de pas moins de 44 tués à déplorer.

Accusé d’avoir employé la force pour dissuader les mineurs de poursuivre la grève, le Président sud-africain se défend d’employer les méthodes répressives utilisées lors de l’apartheid. Pendant ce temps, les grévistes ne désarment pas et entendent continuer à manifester pour tripler leurs salaires.

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