Affaire Martinez Zogo : les suspects Jean-Pierre Amougou Belinga et Maxime Eko Eko relaxés


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Jean-Pierre Amougou Belinga
Jean-Pierre Amougou Belinga

Jean-Pierre Amougou Belinga et Maxime Eko Eko, tous deux inculpés dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, ont bénéficié, ce vendredi, d’une ordonnance de remise en liberté. Une décision qui, sans doute, fera du bruit au Cameroun.

Le PDG du groupe de presse L’Anecdote, Jean-Pierre Amougou Belinga, et le directeur général de la recherche extérieure, Maxime Eko Eko, ont bénéficié, ce vendredi, d’une ordonnance de remise en liberté délivrée par le juge d’instruction du tribunal militaire de Yaoundé, le lieutenant-colonel Florent Aimé Sikati II Kamwo. Selon ce dernier, plus rien ne justifie le maintien en détention des deux hommes.

Les motifs de la libération

En effet, dans l’ordonnance, il est relevé que chaque point d’accusation porté par le chef présumé du commando assassin, Justin Danwe, contre son patron, Maxime Eko Eko, s’est révélé non fondé. Pour le cas de Jean-Pierre Amougou Belinga, c’est le propre témoignage de Justin Danwe qui le disculpe, ainsi que cela est rapporté dans l’ordonnance du juge.

« Attendu que lors de son interrogatoire au fond, Danwe Justin a disculpé Amougou Belinga Jean Pierre et déclaré que cet inculpé n’était en rien impliqué dans l’arrestation, la séquestration et la torture de Martinez Zogo ; que même la bande visuelle versée au dossier au cours de l’enquête préliminaire et supposée l’incriminer comporte des incongruités qui en altèrent la véracité. Et partant, la recevabilité. Attendu que de tout ce que précède, et rendu à ce stade de l’information judiciaire, la détention de Léopold Maxime Eko Eko et de Jean Pierre Amougou Belinga n’est plus nécessaire pour la manifestation de la vérité », lit-on dans le document.

La conclusion est donc claire : la juge a donné « d’office main levée des mandats de détention provisoire décernés à l’encontre des sieurs Eko Eko Léopold Maxime et Amougou Belinga Jean Pierre », et « ordonné en conséquence leur mise en liberté, s’ils ne sont détenus pour autre cause ».

Une décision qui fera polémique

La décision de remettre en liberté deux des principaux accusés formellement inculpés dans l’affaire de l’assassinat du directeur de la radio Amplitude FM en janvier dernier fera sans doute jaser au Cameroun. En effet, depuis que ce crime crapuleux a été commis, les Camerounais n’attendent que le rétablissement de la vérité. Le 6 février 2023, l’arrestation de Jean-Pierre Amougou Belinga dont le nom revenait sur toutes les lèvres dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo avait sonné comme un véritable coup de théâtre. Tant l’homme était puissant et avait des entrées dans les sphères les plus fermées du pouvoir central camerounais.

Son inculpation et son transfert à la prison centrale de Kondengui avaient surpris plus d’un. Et la surprise ne tarda pas à céder la place au doute et aux interrogations : Amougou Belinga allait-il effectivement être maintenu en prison ? Le doute était déjà dans les esprits avec le chef d’accusation retenu contre le magnat de la presse camerounaise : complicité de torture sur la personne de Martinez Zogo. Aucun des accusés n’a été inculpé pour meurtre ou assassinat alors que c’est bien de cela qu’il s’agissait, la victime ayant été non seulement torturé, mais bien exécuté.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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