Un défenseur des droits des homosexuels poignardé en Ouganda


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Le défenseur des droits des homosexuels Steven Kabuye
Le défenseur des droits des homosexuels Steven Kabuye

En Ouganda, un défenseur des droits des homosexuels a été poignardé par des inconnus. Il a été hospitalisé « dans un état critique », selon les autorités policières.

Un activiste défenseur réputé des droits des homosexuels a été pris à partie par des inconnus, hier mercredi, en Ouganda. Grièvement blessé, la victime a été admise dans une structure hospitalière. Selon le porte-parole de la police, Patrick Onyango, ce sont des habitants qui avaient trouvé Steven Kabuye dans un état critique, peu après l’attaque. L’un des deux agresseurs arrivés à moto aurait tenté de poignarder l’activiste au cou.

Kabuye « a réussi à protéger son cou avec son bras droit. Ce qui lui a valu un coup de couteau à la main », a précisé l’agent de police, précisant que l’activiste a tenté de prendre la fuite. Seulement, « les assaillants l’ont poursuivi et l’ont poignardé à l’estomac », a ajouté M. Onyango. La victime a confié à certains de ses collègues activistes que l’intention de ses agresseurs était de mettre fin à sa vie.

Promulgation d’une loi contre les homosexuels

La victime a en outre confié avoir l’impression que ses agresseurs le suivaient depuis quelque temps. Patrick Onyango est formel : les deux hommes qui l’ont violenté n’avaient nul besoin de lui dérober un quelconque objet. Cette agression intervient alors que l’Ouganda a promulgué, en mai dernier, une nouvelle loi sur l’homosexualité. Laquelle loi a, depuis, fait craindre un déferlement de violence sur la communauté homosexuelle du pays.

La nouvelle loi prévoit la peine de mort s’agissant de l’« homosexualité aggravée ». Celle-ci concernant les relations sexuelles avec des personnes infectées par le VIH ou avec des mineurs et d’autres catégories de personnes vulnérables. Quant à la « tentative d’homosexualité aggravée », elle est passible d’une peine maximale de 14 ans. Par ailleurs, une peine de 20 ans de prison est prévue pour ceux qui font la « promotion des relations entre personnes du même sexe ».

Les journalistes et activistes dans le viseur

Dans le viseur des autorités ougandaises, les journalistes, activistes et militants des droits de l’homme. Une loi qui n’a pas manqué de soulever des vagues. « Cette loi viole les droits humains fondamentaux et crée un dangereux précédent de discrimination et de persécution à l’encontre de la communauté LGBTQ+. Soyons solidaires et luttons contre le sectarisme et la haine », avait dénoncé Steven Kabuye sur X. Auparavant, juste après la promulgation, l’activiste s’est dit profondément préoccupé par les conséquences de la loi anti-homosexualité.

De leur côté, les États-Unis ont officiellement exclu l’Ouganda des pays bénéficiaires de l’Agoa (African Growth and Opportunity Act). Il s’agit d’un pacte sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique. Cet accord permettant l’accès de plus de 6 000 produits africains au marché américain sans droits de douane. Washington a prononcé cette décision d’exclusion, en raison de violations des droits humains liées à la « loi anti-homosexualité ».

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