20 ans ferme requis contre l’ancien Président Mohamed Ould Abdel Aziz


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L'ancien Président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz
L'ancien Président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz

Mohamed Ould Abdel Aziz, ancien Président de la Mauritanie, risque une condamnation à 20 ans de prison ferme. C’est la peine demandée par le Procureur dans son réquisitoire devant le tribunal de Nouakchott, le 24 octobre 2023. Il est accusé d’enrichissement illicite, d’abus de pouvoir et de corruption.

Abdel Aziz était au pouvoir depuis 2008. Arrivé par un coup d’État, en aout 2008, il a ensuite été démocratiquement élu un an plus tard avant de se maintenir au pouvoir pendant 10 ans. Il organise des élections, en 2019, et pèse de tout son poids pour les faire gagner par son dauphin. Ce dernier,  Mohamed Ould El-Ghazouani, l’arrêté et l’inculpe en mars 2021.

Le procureur a déclaré que Abdel Aziz avait amassé une fortune personnelle de 67 millions d’euros, dont il n’a pas pu justifier la provenance. Il a également été accusé d’avoir utilisé son pouvoir pour enrichir ses proches et ses associés.

Abdel Aziz dénonce un procès politique

Abdel Aziz a plaidé non coupable de toutes les charges. Il a déclaré que le procès était politiquement motivé. Certains y voient notamment l’influence de Mohammed Bouamatou, un puissant homme d’affaires mauritanien et opposant politique de longue date à Mohamed Ould Abdel Aziz. Il a été un des critiques les plus virulents du régime d’Abdel Aziz et a passé 10 ans en exil.

Il a notamment été l’un des premiers à dénoncer les pratiques corruptives de l’ancien Président. Cependant Bouamatou a nié toute implication dans la condamnation d’Abdel Aziz. Il a déclaré que c’était une décision politique qui avait été prise par le nouveau régime.

La demande de condamnation d’Abdel Aziz est en tous cas un signal positif pour la lutte contre la corruption en Afrique. Elle montre que les dirigeants africains peuvent être tenus responsables de leurs actes.

La Cour doit encore entendre les plaidoiries de la défense et rendre sa décision. La décision de la Cour, qui sera prononcée le 2 novembre prochain, est susceptible d’être contestée en appel.

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