Un imam marocain condamné à six ans de prison pour proxénétisme


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Un tribunal français a condamné jeudi un imam marocain à six ans de prison pour avoir organisé un réseau d’immigration clandestine et de proxénétisme dans le sud de la France.

Les voies de Dieu sont impénétrables. Celles de la justice aussi. Un imam marocain installé dans le sud de la France en a fait l’expérience. Jeudi, il a été condamné à six de prison ferme par le tribunal correctionnel de Carpentras (sud-est) pour avoir organisé un réseau d’immigration clandestine et de proxénétisme dans le sud de la France.

Abdelslam Bahiad, 58 ans, s’était installé à Orange, une petite ville du sud-est de la France il y a une vingtaine d’années. Rapidement, il était devenu le responsable de la mosquée de la ville. Mais non content de ses activités religieuses, l’homme s’est lancé une activité beaucoup plus lucrative. Avec l’aide de trois de ses fils et d’une rabatteuse, l’homme avait organisé un vaste réseau de proxénétisme. Un système bien rôdé pour le besoin duquel il organisait illégalement la venue en France de migrantes marocaines, dont les plus jeunes avaient à peine 14 ans.

Les filles, dont les familles payaient parfois des milliers d’euros pour leur venue en France, se voyaient promettre papiers en règle, travail et avenir brillant. Mais une fois arrivées dans le pays, les jeunes Marocaines étaient contraintes, sous les coups et les menaces des fils et de l’imam, de se livrer à la prostitution.

Au total, le réseau aurait fait entrer illégalement sept Marocaines sur le territoire français, avant de les forcer à vendre leurs charmes pour rembourser les dettes engendrées par leur venue et par la régularisation de leur situation.

Grâce à ses petites affaires, le Marocain s’était forgé une situation des plus enviables. Devenu un notable de la petite ville française, il possédait un bar et plusieurs appartements dont le réseau disposait à loisir pour ses activités parallèles.

Prison ferme

Après plusieurs années d’instruction, le procès de l’imam et de ses acolytes s’est ouvert jeudi devant le tribunal correctionnel de Carpentras. Ont été retenu contre eux les charges de proxénétisme aggravé, non justification de ressources, blanchiment d’argent et aide au séjour irrégulier depuis le Maroc entre 2007 et 2009.Et bien qu’à la barre, tous les prévenus ont contesté les faits qui leur étaient reprochés, tous ont écopé de peines de prison ferme

Les trois fils de l’imam, âgés de 30 à 37 ans, ont été condamnés à deux ans de prison pour l’un, et à trois ans pour les deux autres, et confiscation de leurs avoirs bancaires. La rabatteuse, une Marocaine de 47 ans, écope quant à elle de quatre ans de prison, dont deux avec sursis.

A noter que si l’enquête de police n’a retenu que sept victimes entre 2007 et 2009, le réseau aurait été actif depuis beaucoup plus longtemps.

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