Musique : dans les coulisses du Hip-hop live 2013


Lecture 5 min.
Disiz (Ph : Nathalie Guyon/FTV)

Suite au succès de la première édition du Hip-hop Live 2012, Electron Libre Production a remis ça lundi 9 décembre au Bataclan, avec de nombreux artistes de la scène Hip-hop française. La diffusion de l’émission aura lieu vendredi 3 janvier sur France Ô. Afrik.com s’est glissée dans les coulisses du Hip-hop live 2013.

Ayo, Rohff, Kerry James, Mister You, Disiz, Fababy, Amy, Mokless Despo Rutti ou encore Guizmo… De nombreux artistes de la scène rap française étaient au rendez-vous du Hip-hop live 2013 au Bataclan, à Paris, lundi 9 décembre.

Il est 18 heures, l’ambiance est détendue. Les artistes se préparent en coulisse, pendant qu’Ayo, première à chanter, termine ses balances, en marge d’une soirée dédiée à Nelson Mandela. Dans un coin de la salle, des danseurs s’échauffent. Nous profitons de ce moment de répit pour nous glisser dans les coulisses, à la rencontre de quelques artistes. Nous croisons Amy, jeune rappeuse en herbe qui ne « réalise toujours pas » être présente à cette deuxième édition du Hip-hop live. « J’ai la peur au ventre, mais je suis contente d’être là ce soir, il faut des femmes pour représenter le rap français ». Et justement, Amy pense représenter cette « nouvelle génération de rappeuses ». Après huit années de travail, elle s’affiche plus que jamais déterminée à faire découvrir sa musique qu’elle qualifie de « solide ». Elle prépare un EP, « Nikita », prévu pour le 20 janvier. « Nikita parle des violences faites aux femmes ». Amy promet un son « très violent ».

Près d’elle, nous apercevons les inséparables Mokless, Despo Rutti et Guizmo, auteurs du projet « Jamais 203 » (Jamais deux sans trois, ndlr), en train de se détendre autour de quelques verres. Pour Mokless, qui prépare un album et plusieurs concerts en 2014, pas de prises de tête. « Je découvre le Hip-hop live, donc j’y vais un peu à l’aveuglette ». Son rap baigne dans un univers d’ « ironie », comme il aime dire. « J’aime l’humour noir ». Outre son inspiration qu’il puise de Bob Dylan, IAM ou d’Ice Cube, il s’en va également la chercher du côté du célèbre trio des Inconnus, entre autres. Mais, quand il s’agit de rapper, Mokless tiens sa ligne « sociale ». « Dans mes textes, j’exprime mes coups de gueule, les injustices, la valeur de la vie… »

Nous quittons quelques instants les coulisses pour le Bataclan Café où se trouve Rohff. Le rappeur avait signé cet été son retour aux sources, Les Comores, pour un concert très attendu. « J’ai eu un très bel accueil. J’ai été touché, car c’est mon pays. J’y ai donné mon premier concert, c’était un moment plein d’émotions ». Il existe en France, comme ailleurs, une double dimension du rap : le rap commercial et le rap underground. Rohff, son credo c’est surtout le rap commercial. « J’en ai fait aussi du rap classique et lorsque j’ai l’occasion d’en faire, j’y vais en profondeur », défend le rappeur.

Il estime que ce ne sont pas les médias qui privilégient certains artistes du Hip-hop en France, mais ce sont certains artistes qui se plaisent dans le rap underground, peu connu du grand public. Amy et Mokless affirment au contraire que ce sont les médias qui « tirent vers le haut » et sélectionnent les artistes qu’ils souhaitent mettre en avant. Pour Rohff, qui se défend d’offrir un rap « offensif » et « homogène », ce n’est qu’ « une question de rythme ». Côté « embrouille entre rappeurs », Rohff affirme que c’est « bouclé ». « Mais s’il faut repasser le coup, je le referai », avertit le rappeur. Ce dernier a récemment sorti son album « P.D.R.G. ».

Retour dans la salle, le concert a commencé. Les artistes défilent sur la scène du Bataclan. De l’avis de certains, Amy a « créé la surprise ». « C’est une artiste à suivre de près », confient des spectateurs. Nous croisons Mister You, ce jeune rappeur qui s’est fait connaître du grand public sur Internet durant son incarcération. « C’est toujours un plaisir de se produire sur scène », lâche-t-il peu avant son passage. Son rap, il le définit en trois « C » : « cœur, couilles et cervelle ». « J’essaie d’être entre le rap commercial et l’underground, explique-t-il. Le tout sans excès ». L’excès est pourtant l’une de ses armes. Sur scène, Mister You « est chez lui ». Ce soir-là, il le sera une nouvelle fois en retirant son t-shirt sur scène pour le plus grand bonheur de la gente féminine.

La chanteuse Zaho était elle aussi de la partie. « Je suis plus que ravie d’être là ce soir ». Elle aussi avait signé un retour en Afrique, principalement en Algérie, son pays, où elle se rend « très souvent » et au Bénin où elle a donné un concert. La chanteuse est en cours de « repérage de talents » pour de prochaines collaborations. Pour elle, sa musique se définit en un seul mot : « Zaho ».

Entre deux titres, nous partons à la rencontre de Disiz. Avec Ayo, il était l’un des plus attendus ce soir-là. Sans détour, Disiz avoue que sa présence au Hip-hop live est avant tout « promotionnelle », même s’il souligne l’importance donné au Hip-hop par la télévision publique. La sortie de son prochain album, « Translucide », la suite logique de ces précédents opus « Lucide » et « Extra-lucide », est prévue en février prochain. Son truc à lui, c’est de prendre « des risques » et de « faire plaisir aux gens ». Et du plaisir, il en a donné sur scène en interprétant quelques uns de ses morceaux. Lui aussi estime être « entre le rap underground et le rap commercial ».

Retour dans la salle, le concert bat son plein avec un florilège d’artistes « underground », donc, et « commercial ». Pour visionner le concert dans son intégralité, rendez-vous le 3 janvier à 20h45, sur la chaîne France Ô.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News