Charles Taylor condamné à 50 ans de prison par la justice internationale


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L’ex-Président du Liberia Charles Taylor a été condamné ce mercredi, à La Haye, par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSS) à cinquante ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité durant la guerre civile sierra-léonaise qui a fait 120 000 morts.

Charles Taylor est désormais fixé sur son sort. L’ex-chef d’Etat du Liberia a été condamné à cinquante ans de prison par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSS) à La Haye, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Des crimes commis entre 1991 et 2001, durant la guerre civile sierra-léonaise, qui a fait 120 000 morts et des milliers de mutilés. Il avait déjà été reconnu coupable le 26 avril par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone. Le parquet avait alors requis une peine de quatre-vingt ans de prison à son encontre.

Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone condamne ainsi l’ancien président pour avoir contrôlé le pays au moyen d’une campagne de terreur afin d’exploiter les mines de diamants, des diamants « du sang ». Durant cette période, le pays était en proie à une sanglante guerre civile. Charles Taylor est aussi accusé d’avoir soutenu les rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF) en leur fournissant des armes et munitions en échange de diamants. Il n’a toutefois pas été reconnu coupable d’avoir ordonné ou planifié les crimes commis à cette période.

Le Liberia souhaite qu’il soit jugé

Agé de soixante-quatre ans, Charles Taylor a été interpellé le 24 mars 2006 au Nigeria, près de la frontière camerounaise avant d’être incarcéré le 20 juin de la même année à La Haye. Il est le premier dirigeant à être condamné par une juridiction internationale depuis les procès de Nuremberg.

Dans son propre pays, le Liberia, Charles Taylor est également accusé d’avoir commis de multiples atrocités. Dans la nuit de Noël 1989, il a déclenché avec la rébellion du Front national patriotique du Liberia (NPFL), dont il a ensuite pris la tête, l’une des guerres civiles les plus atroces que le continent ait jamais connue. Entre tueries, viols, mutilations et actes de cannibalisme, l’ancien chef d’Etat et ses hommes feront un véritable carnage. Au Liberia, Charles Taylor généralisera l’enrôlement des enfants-soldats, transformés en machines à tuer. Près de 200 000 personnes ont péri dans cette guerre civile libérienne.

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Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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