Sahara occidental : les pourparlers dans l’impasse


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Les deux parties restent inconciliables. Le Front Polisario et le Maroc n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente sur l’avenir du Sahara occidental. C’est le constat qu’établit, en substance, le rapport de l’ONU publié mardi. Face à cette situation, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, a appelé à la mise en place d’une politique tout en lenteur, faite de « réunions informelles » et de « préparatifs minutieux ».

Les négociations entre le Maroc et le Front Polisario sur l’avenir du Sahara occidental piétinent. Dans un rapport publié mardi, le secrétaire général de l’ONU ne s’est pas montré très optimiste concernant la résolution rapide de ce conflit. Ban Ki-moon a estimé que les positions du Royaume chérifien et du mouvement indépendantiste sahraoui étaient « trop éloignées sur les moyens de parvenir à un règlement politique juste, durable et mutuellement acceptable prévoyant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Depuis un an, aucune issue n’a été trouvée. Les quatre séries de négociations qui se sont déroulées, à Manhasset, dans la banlieue de New York, n’ont pas permis de rapprocher les points de vue.

Les Nations Unies à tâtons

Même l’émissaire des Nations Unies, le prodige Christopher Ross, n’a pas réussi à régler ce dossier épineux, vieux de plus de trente ans. Les deux parties peinent à trouver un terrain d’entente sur l’administration du Sahara occidental, région située au sud du Maroc. Le Royaume chérifien propose un plan de large autonomie sous sa souveraineté tandis que le Front Polisario réclame l’organisation d’un référendum d’autodétermination, sous l’égide de l’ONU. Difficile, dans ces cas-là, de s’entendre. Christopher Ross, qui ne bénéficie pas d’une grande marge de manœuvres, préconise néanmoins la mise en place d’une politique toute en lenteur. Au programme, « petite réunion informelle » et « préparatifs minutieux ». Les Nations Unies optent pour le pragmatisme.

En substance, ce rapport n’apporte rien de neuf ni de concret. La présence sur le terrain de la Minurso (Mission de l’Onu pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) reste toujours d’actualités. Elle est prorogée d’un an, jusqu’au 30 avril 2010. Et Christopher Ross se garde bien de décrire le contenu de « cette réunion informelle ». Dans cette affaire, l’ONU semble s’enliser.

Relations à couteaux tirés entre le Maroc et le Front Polisario

Ces échecs répétitifs et ce pessimisme ambiant plongent le Maroc dans l’incertitude. Le pays, qui croyait en son plan d’autonomie sous sa souveraineté, voit ses espoirs s’envoler. Les Nations Unies ne se sont pas prononcées en leur faveur et trouvent irrecevable la proposition du Royaume chérifien, comme celle du Front Polisario. Pourtant le Royaume chérifien redouble d’efforts pour discréditer le mouvement indépendantiste aux yeux de l’ONU. Mardi, Rabat avait accusé le Front Polisario d’avoir violé le cessez-le-feu, négocié en 1991, suite à la manifestation de 1400 personnes à Mahbès, située à l’est du mur de défense érigé par le Maroc. Des incriminations rejetées par l’ONU qui a rappelé, dans son rapport, que « l’accord militaire 1 ne visait pas les activités civiles et n’interdisait donc pas aux civils de pénétrer dans la zone tampon ».

Côté Front Polisario, cette politique à tâtons engagée par l’organisation internationale rassure. « C’est la preuve que le plan d’autonomie est dépassée et que le référendum reste la seule option réaliste », a expliqué, à RFI, un représentant du Front Polisario.

Pour l’instant, rien ne semble être résolu. Le Front Polisario, le Maroc et les Nations Unies campent sur leurs positions. Et le conflit sur l’avenir du Sahara occidental risque bien de perdurer…

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