Sanglante mutinerie au sein de l’ex-rébellion ivoirienne


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L’ex-rébellion a encore semé le trouble en Côte d’Ivoire, dans les zones de Vavoua et Séguéla toute la journée du samedi 28 juin 2008, pendant que le Premier ministre préparait la célébration du 1er anniversaire de l’attentat de Bouaké qui a coûté la vie à plusieurs de ses hommes. Une médiation est en cours entre les mutins et le chef du gouvernement.

Notre correspondante à Abidjan

Les causes des nouveaux soulèvements, survenus samedi, au sein des forces nouvelles de Soro Guillaume, seraient dûes à des raisons profondes liées au fonctionnement de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), doublées d’une autre strictement pécuniaire.

Les soldats pro-Zacharia, démis de ses fonctions de commandant de la zone 5, le 18 mai dernier à Kani, reprochaient à son remplaçant, Ouattara Issiaka dit Wattao, d’avoir procédé à des mutations fantaisistes et négligé la question des primes de 90.000 francs Cfa (près de 140 euro) qui devait leur revenir individuellement.

Pour se faire entendre, les hommes de Zacharia – ce dernier est en exil au Burkina Faso -, qu’on dénombre à plus d’une vingtaine, auraient pris en otage samedi dernier certains nouveaux responsables désignés par Issiaka Ouattara, le nouveau « Com’zone » par ailleurs chef d’Etat Major adjoint des Forces Nouvelles. A l’issue des affrontements qui s’en sont suivis entre les deux camps, en vue de récupérer les otages, l’on dénombre des dégâts matériels et humains.

Wattao a enregistré 1 mort dans ses rangs. Il s’agit de son adjoint. Du côté des « assaillants », on parle de deux morts et de plusieurs blessés graves. 16 arrestations, ordonnancées par Wattao ont cependant été enregistrées dans la zone 5.

L’Onuci a entrepris une médiation

Face à l’échec de cette énième opération de déstabilisation des hommes forts de la rébellion ivoirienne, les soldats de Koné Zacharia se seraient retirés derrière une école primaire dans le quartier résidentiel de Séguéla, qui leur servait de quartier général.

Vu les dégâts orchestrés par ces nouvelles attaques, le détachement de l’Onuci basé à Séguéla a entrepris une médiation pour ramener le calme dans la région, particulièrement dans la ville de Séguéla qui a été la plus secouée. La ville de Vavoua étant sous contrôle des hommes de Koné Zacharia, la situation reste encore confuse.

Wattao qui est rentré précipitamment de Bouaké a donné sa caution à cette action de l’Onuci. Et sur une chaîne étrangère il a déclaré qu’il choisissait la voix de la négociation pour la libération de ses hommes qui sont toujours entre les mains des ex-rebelles mutins, qui sont eux même sous la protection des forces de l’ONU.

Ces nouvelles attaques ne semblent avoir ébranlé en rien le Premier ministre qui séjourne à Bouaké depuis l’après midi du même samedi. Il tenait a y rendre hommage aux victimes de l’attentat manqué contre sa personne, mais qui a coûté la vie à plusieurs de ses collaborateurs. Il a assisté dimanche, au lendemain des attaques, à une prière œcuménique sur le tarmac de l’aéroport en hommage aux victimes.

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